Togo/TVT : retour sur les raisons du limogeage de Joseph Amégan 

Togo – Le 2 septembre dernier, Joseph Amégan, alors directeur par intérim de la Télévision Togolaise (TVT), a été relevé de ses fonctions. Dès le lendemain, un arrêté ministériel plaçait Désiré Komou à la tête de la chaîne publique. L’arrêté évoquait sobrement un appel de l’ex-directeur « à d’autres fonctions », sans plus de détails. Mais en coulisses, les véritables raisons du limogeage ont fini par filtrer.

C’est le journaliste indépendant Anani Sossou qui a publié ces informations sur sa page Facebook, apportant ainsi des éclairages sur les dessous de cette affaire.

À l’origine de la crise, un reportage sur la visite du Président du Conseil à Yokohama, au Japon. Selon les révélations d’Anani Sossou, Joseph Amégan aurait choisi de garder son texte secret jusqu’à son approbation par la direction de la communication de la présidence.

Une validation tardive, obtenue seulement après 22h, a mis en tension la préparation du journal de 22h30.

Le rédacteur en chef, garant du contenu éditorial, aurait exigé de visionner l’élément avant diffusion. Refus catégorique du directeur, qui remit le papier directement au présentateur. Face au veto du rédacteur en chef, le reportage fut bloqué. Irrité, Joseph Amégan fit irruption dans le studio et interrompit brutalement le journal en direct, provoquant un véritable scandale.

Convoqués le lendemain par la ministre de la Communication, Florence Yawa Kouigan, le rédacteur en chef et l’ex-directeur ont présenté chacun leurs arguments.

Mais c’est sur ce dernier que l’accusation la plus grave est tombée : avoir volontairement interrompu un journal télévisé sans motif légitime.

Un geste considéré comme un dépassement de ses prérogatives, avec un risque d’interprétation politique dans un contexte sociopolitique déjà tendu au Togo.

Toujours selon Anani Sossou, de nombreux témoignages pointent un climat malsain qui minerait la chaîne nationale : rivalités internes, sabotages, commérages, autoritarisme et « promotions imaginaires ».

Chacun se repliant sur son réseau d’influence pour conserver avantages et privilèges. Une atmosphère délétère qui fragilise un service public censé fonctionner dans la discipline et l’ordre.

Ce limogeage apparaît donc comme le signal d’un malaise plus profond au sein de la TVT.

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