La militante politique et sage-femme Grâce Koumayi Bikoni a été arrêtée ce vendredi en début d’après-midi à son domicile d’Agoè-Nyivé, en périphérie nord de Lomé. Selon des témoins, quatre individus circulant à bord d’un véhicule immatriculé au Bénin ont procédé à son interpellation peu après son retour du service.
« Alors qu’elle venait tout juste de rentrer chez elle, il lui a été intimé l’ordre de suivre les agents au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie » apprend-on.
Cette nouvelle arrestation a rapidement suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes y voient une illustration de la fragilité des libertés publiques au Togo, dans un climat marqué par le renforcement de la surveillance policière.
Grâce Koumayi Bikoni n’en est pas à sa première confrontation avec les forces de l’ordre. Le 6 juin dernier, elle avait été arrêtée lors d’une manifestation organisée par le Mouvement du 6 juin (M66), avant de dénoncer des traitements « inhumains et dégradants » en détention.
Ces accusations avaient déclenché une vague d’indignation et de solidarité au-delà des frontières togolaises.
Ces dernières semaines, la sage-femme s’était fait remarquer par ses prises de position critiques contre les conditions de vie dans les zones minières.
À Hahotoé et à Kpomé, elle avait relayé les témoignages de familles spoliées de leurs terres, victimes des conséquences sociales et environnementales liées à l’exploitation du phosphate.
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