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Société

Coup d’État au Mali : plusieurs hauts gradés radiés des rangs

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Coup d’État – Au Mali, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé le 7 octobre 2025 un décret excluant 11 officiers des rangs de l’armée. Parmi eux figurent des généraux, des lieutenants-colonels, des capitaines et un sous-officier.

Ces radiations, qualifiées de « mesure disciplinaire », concernent notamment des hauts gradés arrêtés en août pour leur implication présumée dans une tentative de déstabilisation du régime.

Huit des officiers radiés avaient déjà été interpellés cet été, soupçonnés d’avoir pris part à un projet visant à « compromettre les institutions de la République ». Parmi eux, deux figures respectées de l’armée malienne : le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti, et le général Nema Sagara, longtemps considéré comme un pilier de la hiérarchie militaire.

Cette affaire a aussi ravivé les tensions diplomatiques entre Bamako et Paris. Le coup de filet d’août a en effet conduit à l’arrestation d’un agent français de la DGSE, Yann V., accusé d’avoir recruté des militaires et des civils pour ce projet de déstabilisation.

Paris a rejeté ces accusations, dénonçant des « allégations sans fondement ». En réponse, la France a suspendu sa coopération antiterroriste avec le Mali et expulsé deux diplomates maliens. Bamako a répliqué en déclarant cinq membres du personnel diplomatique français persona non grata.

Yann V. et les officiers maliens arrêtés restent détenus dans des lieux tenus secrets, probablement au camp de Kati, siège du pouvoir militaire.

Cette série de radiations marque un tournant : jamais, depuis la prise du pouvoir par la junte en 2020, des officiers d’un tel rang n’avaient été publiquement écartés. L’opération revêt aussi une dimension politique. En diffusant les visages des officiers accusés à la télévision nationale, la junte a cherché à briser l’image d’hommes jusqu’alors respectés au sein de l’armée.

Pour certains observateurs, l’arrestation du général Abass Dembélé illustre surtout la volonté du pouvoir de neutraliser une voix dissidente. Connu pour ses désaccords stratégiques avec la junte, il avait déjà été écarté deux fois : d’abord en étant nommé gouverneur d’une région instable, Mopti, puis proposé comme ambassadeur au Canada — un poste qu’il avait refusé.

Cette nouvelle purge confirme la mainmise d’Assimi Goïta sur l’appareil militaire malien et illustre les tensions persistantes au sein des forces armées, sur fond de défiance croissante vis-à-vis des anciens partenaires occidentaux.

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