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Politique

Togo/Golfe 4 : le fauteuil de Jean-Pierre Fabre en sursis ?

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Golfe 4
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Golfe 4 – Les élections des maires et de leurs adjoints, ont effectivement démarré ce 15 octobre au Togo. Ceci, après plusieurs reports. Si plusieurs communes ont déjà élu leurs exécutifs sans grande surprise, tous les regards se tournent vers le Golfe 4 où se joue un bras de fer hautement stratégique entre l’ANC et UNIR, le parti présidentiel.

Située au cœur de la capitale Lomé, la commune du Golfe 4 est souvent qualifiée de “commune la plus riche du pays”, du fait de son dynamisme économique, de la concentration de ses infrastructures et de sa visibilité politique. Depuis les élections locales de 2019, elle est dirigée par Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).

Pour beaucoup, le contrôle de cette commune dépasse largement le cadre administratif.

Golfe 4 : Des résultats serrés 

Selon les chiffres validés par la CENI et confirmés par la Cour Constitutionnelle, UNIR obtient 6 sièges au conseil communal contre 5 pour l’ANC. Aucun camp ne dispose donc d’une majorité absolue, ce qui ouvre la voie à un jeu d’alliances complexe avec les autres forces en présence.

Les UFC (2 sièges), FDR (2), TOVIA (2), BÂTIR (1), DMP (1), PSR (1), les Humanistes (1), EPA (1) et ACP (1) détiennent désormais les clés du futur exécutif municipal. Ces petits partis et listes indépendantes se retrouvent dans une position de “faiseurs de roi”, ce qui pourrait redessiner le rapport de force politique local.

À l’approche du scrutin prévu pour le 17 octobre, les tractations s’intensifient. Chaque camp cherche à séduire les conseillers non alignés, promettant, selon certaines sources, des alliances locales ou un soutien pour les vice-mairies.

Cependant, l’ANC tente de couper court aux rumeurs de marchandage. Son porte-parole, Éric Dupuy, insiste sur la transparence du processus : « Dans la commune du Golfe 4, il n’y a qu’une voix d’écart entre UNIR et l’ANC. Chaque bloc a ses alliés. Celui qui saura rallier le plus largement autour de lui a toutes les chances d’être élu », affirme-t-il.

Le symbole d’un rapport de force national

Au-delà du simple enjeu municipal, cette élection reflète la recomposition politique en cours au Togo. Pour le parti au pouvoir, reprendre le Golfe 4 serait une victoire stratégique, marquant la fin du dernier grand bastion symbolique de l’opposition.

Pour Jean-Pierre Fabre, en revanche, conserver la mairie serait un sursaut politique, après plusieurs années l’on a tenté d’affaiblir l’ANC sur l’échiquier national. Cette bataille locale pourrait ainsi influencer la dynamique d’ensemble de l’opposition, encore fragmentée.

La tension est d’autant plus vive que certains observateurs estiment que les récents reports du calendrier électoral seraient liés à des tractations discrètes autour de cette seule commune. Une hypothèse que le pouvoir comme l’opposition se gardent bien de commenter, mais qui souligne l’importance du Golfe 4 dans les calculs politiques du moment.

À quelques heures du vote, l’incertitude demeure. Jean-Pierre Fabre pourra-t-il maintenir son emprise sur le Golfe 4 ?

Ou UNIR parviendra-t-il à transformer l’essai et à placer un de ses fidèles à la tête de cette municipalité stratégique ?

La réponse tombe le vendredi 17 octobre dans la soirée, mais quelle qu’elle soit, elle redessinera durablement la carte politique de la capitale.

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