Politique
Togo/nouvelle Constitution : l’ANC conteste, le pouvoir réplique
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5 jours agoon
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Redaction
À Lomé, le débat politique tourne désormais autour d’un point sensible : la confiance dans la nouvelle Constitution. Depuis plusieurs jours, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et le pouvoir s’opposent frontalement sur l’interprétation du décret du 8 octobre 2025, utilisé pour nommer le gouvernement. Plus qu’un simple débat juridique, c’est une lutte pour la crédibilité des institutions qui s’installe.
Pour l’ANC, le problème est clair : la Constitution ne dit pas qui a le pouvoir de nommer les ministres. Le parti parle d’un texte « incomplet » et d’un système institutionnel « flou ».
Selon Jean-Pierre Fabre et ses collaborateurs, ce manque de précision rend le décret du président du Conseil illégal. Résultat : la légitimité du gouvernement et de toutes ses décisions serait compromise.
Le parti réclame donc l’annulation pure et simple du décret et demande un débat national. Son argument central : impossible de bâtir une République solide si la base juridique reste incertaine.
Le camp du pouvoir répond autrement. Pour un haut responsable, il n’y a aucune ambiguïté dans la Constitution. L’article 50 fait du président du Conseil le chef du gouvernement, ce qui, selon lui, suffit à lui donner l’autorité pour choisir ses ministres. Parler de « vide juridique » n’aurait donc aucun sens.
Dans les rangs proches du pouvoir, on estime que l’ANC cherche davantage à installer un climat de doute qu’à résoudre un problème réel. Ils rappellent aussi que l’ANC a participé aux élections organisées sous la même Constitution qu’elle critique aujourd’hui.
Cette confrontation révèle un malaise plus profond. La Cinquième République, qui devait poser des bases claires et stables, reste au centre de tensions et d’interprétations opposées. Pour certains, elle est un cadre solide ; pour d’autres, un texte mal abouti.
