Société
Togo : le REMAPSEN mobilise les médias pour défendre les droits des femmes et filles handicapées
La branche togolaise du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a tenu, le 8 novembre 2025 à Lomé, sa traditionnelle session « Rendez-vous du REMAPSEN ».
L’initiative, organisée en partenariat avec l’ONG La Colombe, ONU Femmes et soutenue par le Fonds français Muskoka, a réuni une trentaine de professionnels des médias autour d’un enjeu majeur : La lutte contre la discrimination et la promotion de l’inclusion des femmes et filles handicapées au Togo.
L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités des journalistes afin qu’ils deviennent des relais efficaces pour faire entendre les préoccupations des femmes et filles handicapées. Souvent invisibilisées dans les politiques publiques et les espaces sociaux.
« Ce sont des journalistes engagés, impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles au Togo. Nous attendons d’eux qu’ils soutiennent les actions du ministère de la Solidarité, mais aussi qu’ils portent la voix de ces femmes et filles handicapées », a expliqué Ambroisine Memede, Coordonnatrice REMAPSEN Togo.
Pour permettre aux journalistes de mieux cerner les enjeux, Akakpo-Numado Enyonam, président du Conseil d’administration de la la fédération togolaise des associations des personnes handicapées (FETAPH) a animé une session d’analyse basée sur des exemples concrets et des données officielles.
Selon lui, le dernier recensement général de 2022 révèle que 10,73 % de la population togolaise vit avec un handicap, avec une majorité de femmes et de filles.
« Nous avons plus de femmes handicapées que d’hommes handicapés », a-t-il souligné.
Cette frange de la population fait face à de nombreuses violations de droits fondamentaux : accès limité à la scolarisation, difficultés d’apprentissage, obstacles dans l’emploi et discriminations dans les espaces publics tels que les marchés ou les centres de formation.
« Ces personnes sont parfois perçues comme source de malheur, comme des revenants ou des êtres dotés de pouvoirs surnaturels. Cela alimente la stigmatisation, notamment pour les femmes, qui ne sont pas toujours considérées comme des épouses ou des mères légitimes », a déploré Akakpo-Numado Enyonam.
Face à cette situation, les acteurs de la société civile soulignent l’urgence de renforcer les actions d’information. Lokossi Corine, conseillère du CA de l’ONG « La Colombe », a exhorté les journalistes à occuper pleinement leur rôle.
« Il faut intensifier la sensibilisation, non seulement auprès de la population, mais aussi auprès des personnes handicapées elles-mêmes pour favoriser leur intégration ».
Cette session s’inscrit dans la dynamique internationale des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, célébrés cette année au Togo sous le thème : « Agissons ensemble contre les violences à l’égard des femmes et des filles handicapées au Togo ».
Le REMAPSEN et ses partenaires espèrent ainsi impulser une mobilisation plus large au sein de l’écosystème médiatique pour combattre les idées reçues, valoriser les parcours de femmes handicapées et soutenir un changement durable des perceptions et des pratiques discriminatoires.
