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Bénin/Tentative de putsch : Voici comment Patrice Talon a tenu la ligne de défense
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3 heures agoon
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Redaction
Dans la nuit du 7 décembre, le Bénin a frôlé l’un des épisodes les plus critiques de son histoire récente. Une attaque coordonnée visant des hauts gradés, plusieurs institutions et la résidence présidentielle a été déjouée grâce à une riposte rapide menée par les forces loyalistes. Mais au-delà de la technicité de l’opération, un fait a marqué les témoins : la présence constante du président Patrice Talon, resté au plus près de la ligne de défense durant toute l’offensive.
Au micro de Radio France internationale (RFI), le colonel Dieudonné Tévoèdjrè, commandant de la Garde républicaine et acteur central de la contre-offensive, a livré un récit précis des événements. Son témoignage révèle l’ampleur du danger, mais aussi le comportement du chef de l’État face à une attaque armée d’envergure.
Selon le colonel Tévoèdjrè, tout a débuté peu après 2 h du matin. À 2 h 10, le Général de corps d’armée Bertin Bada, directeur du Cabinet militaire du président de la République, l’appelle pour signaler qu’il est pris pour cible à son domicile par des hommes cagoulés. Quelques minutes plus tard, le général Abou Issa, chef d’état-major de l’Armée de Terre, l’alerte à son tour. Pour l’officier supérieur, le doute n’est plus permis : il s’agit d’une tentative concertée de déstabilisation de l’État.
Immédiatement, le commandant de la Garde républicaine active ses unités et se rend lui-même sur le terrain. « En tant que responsable direct de la sécurité étatique, j’ai alerté mon unité et je me suis rendu personnellement sur les lieux afin de défendre la patrie », explique-t-il.
Les premières observations montrent que les assaillants disposaient d’un plan structuré visant à neutraliser plusieurs responsables militaires avant de s’attaquer au cœur des institutions, dont la résidence présidentielle.
Aux premières lueurs du jour, les mutins passent à l’action en ciblant la résidence du chef de l’État. Mais le colonel Tévoèdjrè avait déjà pris les devants : « Je m’y étais rendu pour organiser personnellement la défense de la résidence et du palais présidentiel. J’étais sur place quand la horde d’assaillants a attaqué. »
La riposte, menée par la Garde républicaine, surprend les assaillants. « Ils ont été visiblement déstabilisés par l’intensité de notre contre-attaque et par la détermination de mes hommes. C’est cette surprise qui les a mis en déroute », rapporte l’officier.
L’un des éléments les plus marquants du témoignage concerne l’attitude du président du Bénin, Patrice Talon. Le colonel Tévoèdjrè confirme que le chef de l’État et son épouse se trouvaient dans la résidence au moment de l’assaut. Mais surtout, le président a refusé de se mettre à l’abri.
« J’ai été agréablement surpris par le courage du chef de l’État. Il est resté à proximité immédiate pour suivre les combats », confie l’officier. Malgré les recommandations pressantes de son commandant de sécurité, Patrice Talon a choisi de rester au cœur de l’opération.
Selon le colonel Tévoèdjrè, le président est resté positionné près de la ligne de défense dès 3 h du matin, moment de l’arrivée du commandant à son domicile, et ce jusqu’à la fin des opérations en soirée.
Dans un contexte de tension extrême, la posture du chef de l’État a été perçue comme un acte de leadership et de fermeté. Présent au moment le plus critique, observant le déploiement des forces, président de la République du Bénin Patrice Talon a assumé un rôle à la fois symbolique et stratégique, renforçant la cohésion de ses hommes et la détermination des unités déployées.
L’opération aura finalement permis de neutraliser la tentative de putsch, présentée comme l’une des plus coordonnées de ces dernières années.
Le récit du colonel Tévoèdjrè apporte un éclairage inédit sur cette nuit de crise où le président du Bénin a choisi de rester debout, aux côtés de ceux qui défendaient la République.
