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Société

Marché d’Akodésséwa-Djidjénou : les commerçants s’ouvrent à la langue des signes

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Après une première étape au marché d’Adidogomé Assiyéyé, l’Association des sourds du Togo (AST) a poursuivi, jeudi 18 décembre 2025, sa campagne de sensibilisation au marché d’Akodésséwa‑Djidjénou (Commune du Golfe 1). Cette action s’inscrit dans le cadre du projet « Droit à la langue des signes à toutes les étapes de la vie », qui vise à renforcer l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes dans les espaces sociaux et économiques.

Selon la présidente de l’AST, Abla Patsoh Amouzou, cette initiative fait suite à une analyse menée par l’association dans les marchés d’Adidogomé et de Djidjénou. « Nous avons constaté que dans ces deux marchés, il y a des personnes sourdes, membres de notre association, qui viennent notamment lors des périodes de fêtes et collaborent régulièrement avec les commerçants. Or, la communication constitue une véritable barrière, ce qui complique le vivre-ensemble et expose ces personnes à des préjugés », a-t-elle expliqué.

La responsable de l’AST déplore que certaines personnes doutent encore des capacités professionnelles des personnes sourdes.

« Des gens imaginent que ces personnes ne sont pas capables de travailler avec eux. Nous avons donc décidé de partager l’information, de sensibiliser le public afin d’amener chacun à oublier ces préjugés et à rendre la société accessible à tous, pour que les personnes sourdes, malentendantes et non sourdes puissent réellement vivre ensemble », a-t-elle souligné.

Au-delà de la sensibilisation, l’AST entend également susciter l’intérêt pour la langue des signes.

« L’idée n’est pas forcément d’amener les gens à s’inscrire immédiatement dans une école, mais d’abord de démystifier la langue des signes. Beaucoup pensent que ce n’est qu’un jeu ou quelque chose d’irréel. Or, c’est une langue à part entière, reconnue par les académiciens. Nous voulons inciter les populations à s’y intéresser et à l’apprendre, notamment auprès de notre association », a précisé Abla Patsoh Amouzou.

Du côté des commerçantes, la démarche est bien accueillie. Kounougna Sewossi, vendeuse de céréales au marché de Djidjénou, estime que cette initiative permet de mieux comprendre la réalité des personnes sourdes. Elle se dit désormais plus disposée à apprendre les gestes de base pour faciliter la communication au quotidien.
Même appréciation pour Birama Mouniratou, revendeuse de produits cosmétiques.

« Nous travaillons ensemble tous les jours, mais la langue est une barrière. Cette sensibilisation nous ouvre les yeux et nous donne envie d’apprendre la langue des signes pour mieux collaborer », a-t-elle confié.

Le responsable du marché, Bassa Tcha, salue quant à lui une action qui contribue à apaiser les relations et à renforcer la cohésion sociale. Il encourage la poursuite de ces séances afin de permettre aux commerçants d’acquérir les notions essentielles de communication avec les personnes sourdes.

L’AST compte poursuivre cette sensibilisation dans d’autres marchés de la ville, après cette première phase.

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