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Economie

Intégration régionale : l’Afrique de l’Ouest cherche un second souffle

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Afrique
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Des défis persistants en Afrique de l’Ouest, des ambitions se renouvelles avec une volonté commune de relancer l’intégration régionale. C’est dans cet esprit que s’est tenue, le 8 avril à Abidjan, une session technique entre les Conseils d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de la CEDEAO, représentée par son président, Omar Alieu Touray.

Loin des discours institutionnels classiques, la rencontre a permis de faire un point franc et actualisé sur l’état de l’intégration en Afrique de l’Ouest, alors que la région, bien que moteur économique du continent, peine à transformer ses performances en un véritable levier de croissance partagée.

Au cœur des discussions, un paradoxe : l’Afrique de l’Ouest représente 27 % du PIB africain, mais le commerce intra-régional y reste limité à seulement 9 % des importations et 10 % des exportations.

La libre circulation des biens et des personnes pourtant pilier historique de la CEDEAO peine à se traduire en échanges commerciaux concrets. Le constat est clair. La région avance, mais trop lentement, freinée par des barrières non tarifaires, des défis sécuritaires et un manque d’infrastructures transfrontalières adaptées aux ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Renforcer la coopération en Afrique de l’Ouest

Pour Omar Alieu Touray, la solution réside dans une coopération renforcée et pragmatique. Il a salué l’engagement de la BAD, notamment à travers des projets d’envergure comme l’interconnexion électrique Mali-Mauritanie, les corridors routiers Abidjan-Lagos et Burkina-Mali-Côte d’Ivoire, tout en appelant à intensifier les investissements sur les axes paix-sécurité-développement.

Le président de la CEDEAO a insisté sur l’importance de ne laisser aucun pays de côté et sur la nécessité d’unir les efforts pour bâtir des économies régionales solides et résilientes.

La Banque, pour sa part, a reconnu les progrès mais aussi les limites actuelles. À travers cette rencontre, initiée par le Comité des opérations et de l’efficacité du développement (CODE), il s’agissait de mettre à jour le Document de stratégie d’intégration régionale (DSIR) et de mieux comprendre les dynamiques récentes dans une région en pleine mutation.

La BAD a réaffirmé sa volonté de soutenir des projets intégrateurs, tout en appelant à une meilleure synergie entre institutions régionales, notamment avec la SADC, et à une implication plus active du secteur privé.

À l’issue des échanges, tous ont convenu que l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest ne peut être réduite à des textes ou à des intentions, mais doit se matérialiser dans des infrastructures, des politiques commerciales cohérentes, et surtout, dans la solidarité entre États.

Comme l’a résumé Nnenna Nwabufo, vice-présidente de la BAD chargée du développement régional : « Les défis sont grands, mais ensemble, ils deviennent surmontables. »

La session du 8 avril n’a pas offert de solutions miracles, mais elle a permis de réaligner les priorités, de renforcer les liens entre la CEDEAO et la Banque, et de rappeler une évidence : l’intégration est un chantier politique autant qu’économique, et sa réussite dépend d’un engagement constant à faire converger les intérêts nationaux vers un projet collectif africain.

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Togo/Économie : Vivace Group crée 600 emplois directs

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Vivace Group
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Vivace Group met en place une usine de production de matériaux de construction en aluminium. Située sur la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA), cette nouvelle unité a pour projet, la transformation locale des matières premières et la création d’emplois durables.

La cérémonie a été présidée par le Président de l’Assemblée nationale, Kodjo Sévon-Tépé Adedzé, en présence de plusieurs personnalités politiques et économiques. Ce projet s’inscrit dans les festivités célébrant le 65e anniversaire de l’indépendance du Togo.

Bâtie sur une superficie de 30 000 m², l’usine Vivace Group a pour objectif de produire 10 000 tonnes de profilés d’aluminium par an. Elle prévoit également la création de 600 emplois directs, contribuant ainsi à la réduction du chômage et à la valorisation des compétences locales.

La ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’Investissement, Manuella Santos, a souligné que ce projet incarne la vision du gouvernement de renforcer la souveraineté économique du pays par la transformation locale des matières premières.

« Ce projet incarne une vision du développement où l’industrie devient un levier pour créer des opportunités concrètes, valoriser la compétence locale et renforcer notre souveraineté économique. C’est en transformant les matières premières sur place que nous allons bâtir une prospérité partagée », a-t-elle ajouté.

Vivace Group engagé pour la qualité

Le responsable de Vivace Group, Luo Weivong, a affirmé l’engagement de l’entreprise à maintenir des standards élevés en matière de qualité et de respect de l’environnement. Il a précisé que l’usine intégrera des technologies de production avancées et adoptera des pratiques respectueuses de l’environnement pour assurer une croissance industrielle durable.

Cette inauguration s’inscrit dans une dynamique plus large de développement industriel. La PIA, qui accueille désormais 22 unités industrielles, devient un pôle stratégique pour l’industrialisation du Togo, attirant des investissements et favorisant la création d’emplois.

En parallèle, le président de l’Assemblée nationale a lancé les travaux de construction de l’usine Africa Textile Management Services (ATMS), dédiée à la transformation du coton local. Cette unité, dont la construction devrait être achevée dans 18 mois, renforcera la filière textile togolaise et contribuera à la diversification du secteur industriel.

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Sénégal/l’affaire des milliards du Covid : que risquent les anciens ministres ?

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Sénégal
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Le vent tourne au Sénégal, et certains anciens membres du gouvernement pourraient bientôt en faire les frais. Dans le cadre d’une vaste opération de reddition des comptes, plusieurs ex-ministres sont désormais cités dans une affaire explosive. Il s’agit de la gestion d’un fonds de 1 000 milliards de francs CFA, alloué à la riposte contre le Covid-19 entre 2020 et 2021.

L’enquête, menée par le parquet de Dakar, a franchi une étape décisive ces derniers jours. Vingt-sept personnes ont été entendues mercredi et jeudi, selon le procureur Ibrahima Ndoye. Elles sont soupçonnées de détournement de fonds publics, escroquerie, corruption et concussion. Près de 260 millions de FCFA ont déjà été saisis dans le cadre de cette procédure.

Mais le fait marquant, c’est que cinq anciens ministres du Sénégal figurent désormais parmi les personnes potentiellement concernées. Leur implication soulève une question centrale : que risquent-ils réellement ?

Une procédure encadrée par la loi

En vertu de la Constitution sénégalaise, les ministres ne peuvent être jugés pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions que par la Haute Cour de justice. Pour cela, il faut que l’Assemblée nationale vote en faveur de leur mise en accusation. Une étape politique sensible, qui pourrait prendre du temps et susciter des débats au sein de la majorité comme de l’opposition.

Si cette procédure est validée, les anciens ministres pourraient être poursuivis pour les mêmes infractions que les autres mis en cause : détournement de deniers publics, corruption, escroquerie, entre autres. Des chefs d’accusation qui, en cas de condamnation, peuvent entraîner de lourdes peines de prison et des sanctions financières.

Une affaire qui dépasse le judiciaire du Sénégal

L’enjeu de cette affaire va bien au-delà de la justice. Elle touche directement à la crédibilité de l’ancien régime, dirigé par Macky Sall, et interroge sur la manière dont les milliards mobilisés en urgence pendant la pandémie ont été utilisés ou détournés.

Pour les nouvelles autorités, cette affaire est aussi un test : celui de la volonté politique de faire toute la lumière, sans distinction de statut ou de passé gouvernemental. Depuis septembre 2024, 262 personnes ont déjà été arrêtées dans divers dossiers de corruption, et plus de 15 milliards de FCFA récupérés.

Et maintenant ?

Si l’Assemblée donne son feu vert, les anciens ministres seront traduits devant la Haute Cour. En attendant, les investigations se poursuivent. Et dans un climat où l’opinion publique réclame transparence et justice, l’affaire des milliards du Covid pourrait bien devenir un tournant historique dans la lutte contre l’impunité au Sénégal.

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Togo : Voici l’évolution des prix du café et du cacao du 16 au 31 avril

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Togo
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Les producteurs de café et de cacao du Togo entament la seconde moitié du mois d’avril avec des prix indicatifs révisés, récemment publiés par les autorités. Si la nouvelle est accueillie avec un soupçon d’optimisme du côté des caféiculteurs, les cacaoculteurs, eux, doivent faire face à un léger recul.

Selon les chiffres officiels pour la période du 16 au 31 avril 2025, le café sain robusta est désormais fixé à 2090 FCFA le kilogramme, soit une hausse de 155 FCFA par rapport à la première quinzaine du mois.

Une évolution saluée dans certaines zones de production où le coût des intrants et du transport rogne de plus en plus les marges.

En revanche, pour le cacao de qualité supérieure, le prix indicatif passe à 2990 FCFA le kilogramme, enregistrant une baisse de 90 FCFA.

Une diminution modérée au Togo, mais qui soulève des inquiétudes sur la rentabilité des exploitations, particulièrement chez les petits producteurs qui dépendent fortement de ces revenus pour faire face à leurs charges saisonnières.

Togo: prix fixés à l’unanimité

Ces prix ne sont pas fixés au hasard. Ils sont le fruit d’une concertation entre le ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique villageoise et du Développement rural, et le Conseil de coordination des filières café-cacao (CCFCC).

Le calcul se base sur les tendances des marchés internationaux, en l’occurrence l’échéance de juillet 2025, mais aussi sur des réalités locales : qualité des récoltes, conditions climatiques et logistique.

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L’UPRAD-Togo met 5 milliards FCFA dans la construction d’un siège

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UPRAD-Togo
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L’Union Professionnelle des Agréés en Douanes du Togo (UPRAD-Togo) amorce une nouvelle étape de son développement avec le lancement officiel des travaux de construction de son siège social. Estimé à 5 milliards de FCFA, le projet a été symboliquement lancé ce jeudi par la pose de la première pierre lors d’une cérémonie présidée par Stéphane Akaya, Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, représentant le ministre de tutelle, Essowè Georges Barcola.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités de premier plan, notamment Patrick Magnon, Président de l’UPRAD-Togo, et Laurent Tamegnon, Président du Conseil National du Patronat du Togo (CNP-Togo).

Le projet est financé par la Banque Internationale pour l’Afrique (BIA-Togo). Ce futur siège, véritable joyau architectural, s’étendra sur une superficie de 2 500 m². Il prendra la forme d’un bâtiment de type R+6, pensé comme un outil de travail moderne, fonctionnel et représentatif, au service d’une institution stratégique dans le paysage économique togolais.

« Cette journée est symbolique pour notre union. La vision est de bâtir ensemble une maison commune et un cadre fonctionnel représentatif pour tous les commissionnaires en douane agréés du Togo. Il est question de professionnaliser davantage notre secteur, de renforcer notre capacité collective et de consolider notre rôle dans la dynamique économique de notre pays », a indiqué Patrick Magnon.

Le projet architectural a été confié au cabinet GE Architect & Partners. Il comprendra une diversité d’espaces : bureaux, commerces, entrepôts, salle de conférence, entre autres. Le bâtiment se distinguera par sa façade perforée, conçue pour filtrer la lumière du soleil tout en assurant une ventilation naturelle.

Le sous-sol du bâtiment accueillera 25 places de stationnement, un local technique ainsi qu’un espace d’archives. Le rez-de-chaussée comportera un hall d’accueil, une terrasse, une infirmerie, des sanitaires, deux magasins, sept boutiques de 40 à 50 m², des entrepôts, ainsi que des cabines destinées aux assesseurs.

Les 1e et 2e étages seront dédiés aux bureaux, chacun avec sanitaires et balcons. Le troisième niveau abritera des plateaux de bureaux mis en location. Le quatrième étage intégrera une grande salle de conférence d’une capacité de 235 places, réparties sur deux niveaux, ainsi qu’un espace supplémentaire de bureaux.

Le siège administratif de l’UPRAD-Togo occupera les 5e et 6e étages. Ce dernier niveau abritera notamment les bureaux de la présidence et du secrétariat général, et sera surmonté d’un rooftop aménagé avec un restaurant.

« Cette première pierre constitue une étape cruciale dans le développement et la professionnalisation du secteur des commissionnaires en douane », a exprimé Stéphane Akaya.
Au nom du ministre de l’Économie et des Finances, il a salué l’engagement de l’UPRAD-Togo pour la concrétisation de ce projet porteur d’avenir.

UPRAD-Togo influente dans l’économie togolaise

L’Union Professionnelle des Agréés en Douanes du Togo regroupe actuellement 325 sociétés membres, témoignant de son poids et de sa représentativité dans l’écosystème économique national.

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Contrebande et fraude : l’État serre la vis dans les marchés de Tsévié et Vogan

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Contrebande
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L’ampleur de la contrebande dans les marchés a été mise à nu vendredi dernier dans les villes de Tsévié et de Vogan. C’était lors d’une opération conjointe menée par la Commission chargée du marquage automatisé des produits et la direction régionale du commerce maritime

Cette descente surprise contre la contrebande et la fraude, déclenchée à la suite de plusieurs signalements, visait à faire respecter l’obligation de marquage des produits soumis à accise. Résultat : plusieurs marchandises prohibées ont été saisies, parmi lesquelles des cigarettes, des boissons alcoolisées et sucrées.

Des produits souvent introduits frauduleusement sur le territoire national, échappant ainsi aux circuits officiels de contrôle et de taxation. À Tsévié, un magasin de grossiste a été scellé pour absence de facturation normalisée, preuve supplémentaire d’un commerce parallèle bien organisé.

Une économie menacée par les circuits illégaux

« Il est inacceptable que des produits censés quitter le pays pour l’export se retrouvent massivement dans nos marchés sans traçabilité », a dénoncé Esso-Wavana Ahmed Adoyi, président de la Commission. Pour lui, ces pratiques fragilisent l’économie nationale en privant l’État de ressources fiscales essentielles et en créant une concurrence déloyale à l’égard des opérateurs respectueux de la loi.

Cette contrebande, souvent difficile à détecter, nuit également à la qualité des produits mis à la consommation, exposant la population à des marchandises non conformes et parfois dangereuses.

L’État hausse le ton contre la contrebande

L’opération de Tsévié et Vogan s’inscrit dans une stratégie plus large de contrôle et de régulation des flux commerciaux. Elle vise à renforcer la transparence, assainir le marché intérieur et faire respecter les règles fiscales en vigueur.

Pour les autorités, il ne s’agit pas seulement de sanctionner, mais de sensibiliser. Un appel est donc lancé aux commerçants, grossistes, importateurs et distributeurs à régulariser leurs activités.

« Ce que nous attendons, c’est un engagement collectif pour la transparence et la légalité », a insisté Esso-Wavana Ahmed Adoyi.

D’autres actions similaires sont prévues dans les semaines à venir. Les marchés seront surveillés de plus près, avec une attention particulière portée aux produits sensibles, à l’importation comme à la vente.

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