Et si les indépendances africaines n’étaient qu’une illusion bien orchestrée ? C’est la question troublante que pose le Mouvement Martin Luther King (MMLK). Il appelle à une prise de conscience collective face à ce qu’il considère comme une supercherie historique.
Selon le mouvement, les célébrations annuelles des indépendances africaines des pays francophones d’Afrique ne sont rien d’autre qu’un théâtre vide de sens, dissimulant mal la persistance de structures coloniales sous une forme plus subtile : le néocolonialisme.
Les drapeaux ont changé, les hymnes ont été composés, mais les accords signés dans l’ombre à l’orée des années 1960 ont enfermé les États africains dans une dépendance prolongée.
Dépôt obligatoire des réserves de change au Trésor français, imposition du franc CFA, privilèges économiques accordés à l’ancienne puissance coloniale, présence militaire étrangère sur les territoires dits souverains, mainmise sur les systèmes éducatifs et linguistiques. Autant de dispositifs qui ont neutralisé les marges de manœuvre des jeunes États africains dès leur naissance.
Illusion d’indépendances africaines selon le MMLK
Pour le MMLK, il ne s’agit donc pas d’indépendances, mais d’un transfert de domination, déguisé sous le vernis de la diplomatie et de la coopération. Pire encore, les voix véritablement portées vers une Afrique libre celles de leaders comme Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio ou Thomas Sankara ont été réduites au silence, souvent par l’assassinat, toujours par la trahison.
Ces figures de la résistance n’ont pas seulement été éliminées ; leur mémoire a été marginalisée au profit de régimes dociles, mis en place pour perpétuer un ordre mondial inégal. Aujourd’hui encore, les conséquences de cette histoire occultée se font sentir : pauvreté structurelle, instabilité politique, fuite des ressources, dépendance économique.
Indépendances africaines et éveil des citoyens
Mais les lignes bougent. Depuis quelques années, une nouvelle génération panafricaine prend la parole. Des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont commencé à dénoncer les accords néocoloniaux et à réclamer une souveraineté sans concession.
Les bases militaires françaises sont fermées, les drapeaux tricolores brûlés lors des manifestations, et un discours de rupture se répand dans les rues, les universités, et jusqu’au sein de certaines institutions. Pour le MMLK, cette dynamique est salutaire.
Elle marque le début d’une réappropriation nécessaire, non seulement de l’histoire, mais aussi des leviers de pouvoir. Dans ce contexte, célébrer les “indépendances” comme des fêtes nationales festives revient à applaudir l’illusion.
Indépendances africaines, moments de mémoire
Ces journées devraient devenir, selon le mouvement, des moments de mémoire, de recueillement, d’interrogation et d’action. C’est à la jeunesse africaine, surtout, que s’adresse cet appel : ne pas se contenter d’une liberté formelle, mais revendiquer une indépendance réelle, politique, économique, culturelle et symbolique.
L’heure n’est plus aux fanfares, mais à la lucidité. Et le combat pour une Afrique souveraine ne fait que commencer.