La Conférence des Évêques du Togo (CET) a réagi, ce lundi, à la situation politique tendue que traverse le pays. Dans un message fort, les responsables de l’Église catholique expriment leur inquiétude face à l’adoption contestée de la nouvelle Constitution du 6 mai 2024, qui marque le passage à la Ve République.
Les évêques estiment que cette réforme, menée sans véritable dialogue ni consultation populaire, a été imposée dans un climat de méfiance. Ils rappellent qu’en mars 2024, ils avaient déjà demandé au chef de l’État de surseoir à sa promulgation. Mais cet appel, selon eux, est resté sans suite.
Depuis le 3 mai 2025, date d’entrée en vigueur de la Ve République, le pays traverse une période de crispation sociale. Les évêques décrivent un climat lourd, marqué par la peur, le silence imposé et une frustration généralisée liée aux conditions de vie difficiles.
Dans leur message, ils mettent en garde contre les conséquences d’un tel contexte. « Un pays ne peut avancer durablement sur la base de la peur, du silence et du mépris de la voix du peuple », préviennent-ils, craignant une montée des tensions si rien n’est fait.
La CET appelle donc les autorités à écouter les Togolais, à reconnaître leur souffrance, et surtout à engager un véritable dialogue national : ouvert, honnête et participatif. Pour eux, seule une démarche de vérité, de justice et de respect permettra de construire une paix durable.
Le peuple résilient selon les évêques
Les évêques saluent également la résilience du peuple, mais précisent que cela ne signifie pas qu’il faut accepter l’injustice ou l’exclusion. Enfin, ils appellent toutes les forces vives de la nation politiques, société civile, sécurité, religieux à travailler ensemble pour préserver la paix et l’unité du pays.
Ils invitent les fidèles catholiques à prier pour le Togo à travers une neuvaine spéciale pour la justice et la paix, prévue du 30 mai au 7 juin 2025, à l’occasion de la Pentecôte.