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Société

Togo : Libération du Dr HONOU-ADOSSI, l’ONMT dénonce des actes de torture

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Dans un communiqué publié vendredi, l’ONMT dénonce des conditions de détention contraires à l’éthique médicale et rappelle les obligations déontologiques qui incombent aux médecins, en particulier dans le traitement des personnes privées de liberté.

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Le Conseil de l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT) a exprimé sa reconnaissance à la communauté médicale et à l’ensemble des acteurs ayant contribué à la libération du Dr HOUNOU-ADOSSI et de ses co-détenus. Dans un communiqué publié vendredi, l’institution dénonce des conditions de détention contraires à l’éthique médicale et rappelle les obligations déontologiques qui incombent aux médecins, en particulier dans le traitement des personnes privées de liberté.

« Le Conseil de l’ONMT tient à remercier chaleureusement tous les médecins pour leur mobilisation déterminante en faveur de la libération du Dr Ayitévi Firmin Elom HOUNOU-ADOSSI et de ses co-détenus. Cette solidarité témoigne d’un esprit de confraternité remarquable, essentiel à la cohésion de la profession médicale togolaise », a exprimé Dr Katanga Beketi, président du conseil de l’ONMT. 

L’ONMT reconnaissant

L’ONMT adresse également sa reconnaissance aux différentes entités, institutions républicaines, associations, syndicats et organisations de la société civile, qui ont joué un rôle actif dans cette issue favorable.

Après examen des circonstances entourant la détention du Dr HOUNOU-ADOSSI, le Conseil de l’Ordre fait part de sa vive préoccupation face à certains faits jugés contraires aux principes éthiques.

Il rappelle à cet effet l’article 16 du Code harmonisé de déontologie médicale de l’espace CEDEAO, qui condamne formellement tout acte de torture, qualifié de « préjudice physique ou mental infligé délibérément pour obtenir des aveux, des informations ou par intimidation ». De tels actes portent atteinte à la dignité humaine et doivent être fermement dénoncés.

L’ONMT rappelle aux médecins leur obligation de respecter scrupuleusement les règles nationales et internationales de déontologie, quelles que soient les circonstances. 

Plusieurs textes de référence sont cités. Le serment d’Hippocrate, fondement moral de la profession, énonce : « Je ne permettrai pas que des considérations d’ordre religieux, national, racial, politique ou social, aillent à l’encontre de mon devoir vis-à-vis du malade. »

Le Code international d’éthique médicale de l’Association Médicale Mondiale précise : « Le médecin doit toujours agir dans l’intérêt de son patient, même lorsque les soins peuvent avoir des effets indésirables sur sa santé physique ou mentale. »

La Déclaration de Lisbonne sur les droits du patient insiste sur le respect de la dignité et de la vie privée du patient en toutes circonstances. L’article 15 du Code CEDEAO interdit aux médecins de participer, directement ou indirectement, à des actes portant atteinte à l’intégrité ou à la dignité des personnes privées de liberté.

Enfin, l’article 14 du Code de déontologie médicale du Togo stipule clairement qu’un médecin ne peut cautionner ni encourager, même par sa présence, une quelconque atteinte à l’intégrité ou à la dignité d’un détenu.

Au cœur de l’éthique médicale demeure un principe immuable : « Primum non nocere » — « D’abord, ne pas nuire ». Ce rappel fondamental impose aux praticiens de toujours privilégier la prévention du préjudice et de limiter les interventions potentiellement dommageables.

Le Conseil de l’Ordre informe les citoyens qu’ils ont la possibilité de signaler tout comportement médical jugé contraire à l’éthique, en saisissant formellement l’Ordre via ses canaux officiels.

Enfin, il rappelle que l’exercice de la médecine au Togo est subordonné au strict respect des règles déontologiques, garantes de la qualité des soins et de la protection du patient