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Politique

Crise au Togo : la société civile sort de l’ombre pour alerter sur une dérive sécuritaire

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La société civile monte en première ligne en ce moment où le Togo traverse une période de forte tension politique et sociale. Le 28 juin 2025, la PNECED, une plateforme nationale regroupant plus de 500 organisations non gouvernementales, a publié un communiqué d’alerte dénonçant la répression des récentes manifestations et pointant une dérive sécuritaire préoccupante.

Des ONG unies pour dire stop

Depuis plusieurs semaines, le pays est secoué par des manifestations récurrentes, notamment les 6, 26, 27 et 28 juin. Face à ces mobilisations, la réponse des autorités a été jugée particulièrement brutale. Dans son communiqué, la PNECED dénonce l’usage disproportionné de la force, des arrestations massives, des cas de torture et de disparition, ainsi que l’implication présumée de milices parallèles aux côtés des forces de sécurité.

Cette prise de parole collective constitue une première dans l’histoire récente du Togo, tant par l’ampleur de la coalition que par la clarté de son message : « Manifester pacifiquement est un droit fondamental », rappellent les signataires, qui comprennent des acteurs majeurs comme AIMES-AFRIQUE, OADEL, WANEP, UONGTO et FONGTO.

La société civile s’inquiète

Fait notable, la plateforme interpelle directement le Président Faure Essozimna Gnassingbé, en tant que chef suprême des armées. Elle l’invite à prendre ses responsabilités pour éviter une escalade de la violence et à garantir la protection des citoyens, au nom de la paix sociale.

La PNECED insiste également sur le rôle crucial des forces de défense et de sécurité (FDS), appelées à faire preuve de retenue et de professionnalisme dans l’encadrement des mobilisations populaires.

Au-delà de la dénonciation, la société civile formule des propositions concrètes. Elle appelle à l’encadrement non violent des manifestations, l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les exactions commises, et à la sanction des auteurs d’abus, quelle que soit leur appartenance. Elle souligne également l’implication des partenaires internationaux et régionaux pour favoriser un retour au dialogue.

En affirmant sa disponibilité à accompagner tout processus de dialogue, la société civile ne se contente pas de dénoncer : elle propose une voie. Dans un climat de défiance envers les institutions politiques, elle apparaît désormais comme un acteur central pour restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.

Dans un contexte où le pouvoir est accusé de se fermer au débat public, cette mobilisation des ONG pourrait rééquilibrer le rapport de forces et ouvrir un espace de médiation crédible. Plus qu’un simple communiqué, c’est une alerte démocratique majeure que lance la PNECED.

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