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Politique

Togo : le pouvoir organise sa propre marche le 5 juillet

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Après 3 jours de manifestations menées par des jeunes en colère, c’est désormais au tour du pouvoir de descendre dans la rue. Le gouvernement togolais prépare une « marche républicaine pacifique », prévue pour le samedi 5 juillet à Lomé. Officiellement organisée pour « promouvoir la paix et le vivre-ensemble », cette mobilisation ressemble surtout à une réponse politique directe à la contestation populaire.

Depuis la fin du mois de mai, la capitale togolaise a été secouée par des protestations spontanées de jeunes, parfois soutenus depuis la diaspora. Ces manifestations ont été violemment réprimées par les forces de sécurité, avec des dizaines d’arrestations à la clé. Face à cette vague de mécontentement, le pouvoir semble vouloir reprendre l’initiative et occuper symboliquement l’espace public.

La marche de samedi est donc bien plus qu’un simple appel à la paix. Elle est pensée comme une démonstration d’ordre et de soutien populaire encadré, face au désordre perçu des rues insurgées.

Dans une note datée du 1er juillet et adressée aux maires de plusieurs communes acquises au parti UNIR, le préfet du Golfe, Kossivi Agbodan, donne les consignes. Il faut mobiliser les chefs de quartiers, femmes de marché, balayeuses, groupes de jeunes, et même cinq troupes folkloriques de 50 personnes chacune.

Point de départ, carrefour Tokoin-Trésor à 7h. L’arrivée, stade omnisports. Des bus seront déployés dès 6h pour acheminer les participants. Les mairies doivent transmettre les lieux de rassemblement et les effectifs prévus avant le 3 juillet. Tout est donc millimétré, encadré, institutionnalisé.

Pouvoir stratégique

Derrière le discours d’unité nationale, cette marche porte la marque d’un pouvoir qui entend maîtriser le récit et l’image. Celle d’un peuple uni derrière ses institutions, en opposition à une jeunesse jugée désordonnée, voire manipulée.

La mobilisation de couches populaires spécifiques, comme les femmes commerçantes et les agents de la voirie, est un signal fort. Le pouvoir active des relais qu’il sait loyaux, pour montrer qu’il n’est pas isolé.

Pendant ce temps, la campagne pour les élections municipales du 17 juillet se poursuit dans un climat tendu. Certains partis de l’opposition réclament le report du scrutin, estimant que les conditions de sécurité et de liberté ne sont pas réunies.