La majorité présidentielle a levé le voile sur son choix. Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, sera le candidat de l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR) et du Bloc Républicain (BR) à l’élection présidentielle de mars 2026. Un signal fort qui confirme la volonté du chef de l’État Patrice Talon d’assurer une continuité au sommet de l’État, tout en préparant une relève générationnelle.
Âgé de 49 ans, Romuald Wadagni est perçu comme l’architecte de la rigueur budgétaire du régime Talon. Ancien cadre de Deloitte, il s’est imposé au cours de la dernière décennie comme le visage de la modernisation des finances publiques béninoises. Il a piloté des réformes majeures : placements réussis sur le marché des euro-obligations, lancement d’obligations durables, refus d’annulations massives de dettes… Autant d’initiatives qui lui ont permis de gagner la confiance des bailleurs internationaux.
Ses partisans le présentent comme l’homme de la continuité, capable de consolider les acquis économiques et de prolonger les réformes enclenchées depuis 2016. Ses adversaires, en revanche, pointent son manque de fibre politique et s’interrogent sur sa capacité à rallier un électorat pour qui la proximité humaine demeure essentielle.
Un bilan économique salué
Sous la houlette de Wadagni, le Bénin est passé du statut de pays pauvre à celui de pays à revenu intermédiaire, renforçant son attractivité auprès des investisseurs étrangers. Cependant, le chômage, les inégalités et les tensions sociales rappellent que la transformation économique est loin d’être achevée.
Le futur candidat mise sur l’industrialisation du coton, l’expansion des zones économiques spéciales et l’intégration dans les chaînes de valeur africaines pour ouvrir un nouveau cycle de développement.
Présidentielle 2026 sans Patrice Talon
En renonçant à briguer un troisième mandat, Patrice Talon reste fidèle à sa promesse de départ et ouvre la voie à une succession encadrée. Pour la première fois depuis l’avènement du renouveau démocratique, un candidat officiellement investi par une coalition présidentielle pourrait accéder au pouvoir.
La véritable inconnue réside désormais dans la capacité de Romuald Wadagni à transformer son image d’argentier respecté en leadership politique capable de séduire les électeurs, au-delà des cercles économiques et institutionnels.