Politique
Togo : la DMP rejette la légitimité du nouveau gouvernement
Published
2 mois agoon
By
Redaction
La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) est sortie de son silence après l’annonce, le 8 octobre 2025, de la composition du nouveau gouvernement togolais. Dans un communiqué publié le lendemain, la coalition d’opposition dénonce un « gouvernement de fait », issu selon elle d’un processus « illégal et imposé » au peuple togolais.
Restée fidèle à sa position de non-reconnaissance de la Ve République, la dynamique estime que la nouvelle équipe gouvernementale « n’a aucune légitimité démocratique » et s’inscrit dans la continuité d’un système où le pouvoir demeure concentré entre les mains d’un seul homme.
La coalition voit dans cette configuration un signe d’« autoritarisme renforcé » plutôt qu’un véritable renouvellement politique.
Le communiqué met en avant la concentration de plusieurs portefeuilles stratégiques entre les mains de Faure Gnassingbé, président du Conseil, qui conserve la Défense, la Fonction publique, le Travail, le Dialogue social et les Transports.
Un cumul inédit que le regroupement politique considère comme « une dérive autoritaire » illustrant la volonté du chef du gouvernement de garder le contrôle sur les principaux leviers de sécurité et d’administration publique.
Comptant 30 membres — 17 ministres de plein exercice, 10 délégués et 3 rattachés directement à Faure Gnassingbé —, le nouveau gouvernement est jugé par la DMP « disproportionné » au regard des capacités financières du pays. La coalition y voit un équilibre de façade fondé sur le clientélisme et une répartition des postes selon les loyautés politiques plutôt que sur les compétences.
Des figures anciennes et peu de renouveau, selon la DMP
La DMP note la reconduction de plusieurs figures clés du régime : Gilbert Bawara, Robert Dussey, Cina Lawson, Antoine Gbégbéni, Komla Dodzi Kokoroko, Hodabalo Awaté, Mazamesso Assih, Calixte Madjoulba et Koamy Gomado.
Selon la coalition, ces reconductions traduisent la volonté de préserver le statu quo politique. Elle souligne que Gilbert Bawara, désormais ministre chargé des Relations avec le Parlement, reste « le gardien du verrou politique », tandis que Robert Dussey continue d’assurer « la façade diplomatique d’un régime isolé ».
De nouveaux visages, mais peu de changement
L’arrivée de personnalités comme Kossi Ténou, Yackoley Kokou Johnson ou Manuella Santos n’est pas perçue comme un signe d’ouverture. La DMP parle plutôt d’un « maquillage politique » visant à donner l’illusion d’un rajeunissement.
Même la nomination de Séna Alipui, vice-président de l’Union des forces de changement (UFC), est interprétée comme un geste symbolique sans portée réelle.
Pour la coalition, la présence de profils techniques tels que Mama Omorou à l’Éducation nationale ou Jean-Marie Tessi à la Santé ne change pas la donne : « leur marge de manœuvre restera limitée dans un système où toutes les décisions clés se prennent autour de Faure Gnassingbé ».
La DMP appelle enfin les Togolais, tant à l’intérieur qu’au sein de la diaspora, à ne pas se laisser « leurrer » par les discours de renouveau. Elle réaffirme son engagement à poursuivre, « par des moyens pacifiques, citoyens et constitutionnels », le combat pour la restauration de la Constitution de 1992 et la mise en place d’une transition démocratique inclusive.
« Le peuple togolais demeure le seul détenteur de la souveraineté nationale », conclut la coalition dans son communiqué signé par la Conférence des présidents de la DMP.
You may like
-
État de droit : le Togo perd du terrain dans le classement mondial
-
Togo/éducation : des mesures pour valoriser toutes les compétences
-
Togo/Assemblée Nationale : 14 nouveaux députés prennent fonction
-
Togo/Offres d’emploi : électricien et cuisinier recherchés
-
Togo : nouvelles opportunités pour les jeunes et femmes
-
Togo/Élections des maires : une 2e journée sans grande surprise
