Togo/Affaire Grâce Koumaï : le MMLK sort de son silence face aux interrogations persistantes

L’affaire Grâce Koumaï continue de faire grand bruit et de susciter de vives réactions au sein de l’opinion togolaise. La plainte déposée par ses avocats pour viol, traitements inhumains et dégradants présumés impliquant des éléments de la gendarmerie a rapidement relancé le débat, surtout après la publication d’un communiqué officiel dans lequel la gendarmerie nationale rejette catégoriquement ces accusations.

Face à cette situation, le Mouvement Martin Luther King (MMLK) affirme suivre le dossier avec une extrême attention. En tant qu’organisation engagée dans la défense des droits humains, il estime indispensable que la lumière soit faite jusqu’à la pleine manifestation de la vérité.

« Dans cette perspective, le MMLK a rencontré Grâce Koumaï, qui leur a livré un récit détaillé des faits qu’elle affirme avoir subis. Le mouvement rappelle que, dès la première moitié du mois de juin, des vidéos et témoignages de personnes récemment libérées avaient circulé massivement sur les réseaux sociaux, décrivant des mauvais traitements en détention », indique le communiqué du MMLK publié mardi.

La réaction officielle de la gendarmerie, selon le MMLK, arrive tardivement et ne convainc pas une opinion publique déjà ébranlée.

Le contexte de ces témoignages remonte aux arrestations du 6 juin 2025, survenues lors de manifestations spontanées contre la faim. Plusieurs femmes, dont Koumaï Grace et Katanga Amavi, avaient alors pris la parole à visage découvert pour dénoncer des actes de violence, de sévices et de traitements humiliants, certains pouvant s’apparenter à de la torture. Des jeunes hommes, dont Bertin, dirigeant d’une association estudiantine, ont également fait état de violences similaires lors de leur détention.

Le MMLK souligne aussi que la gestion de certaines manifestations par des éléments des forces de sécurité a déjà donné lieu à des scènes filmées de brutalités, voire à des décès par noyade, encore non élucidés mais largement documentés par le CACIT.

Tout en notant la déclaration de la gendarmerie réaffirmant son attachement au respect des droits humains et des procédures légales, le MMLK l’invite à préserver en toutes circonstances l’éthique, l’honneur et le professionnalisme inhérents à sa mission.

À travers cette affaire, le Mouvement Martin Luther King lance également un appel pressant pour la libération de la sage-femme Grâce Koumaï et de toutes les autres personnes – hommes ou femmes – incarcérées pour avoir exprimé leur opinion.

Certaines détenues sont des mères d’enfants en bas âge ou encore en période d’allaitement, une situation jugée incompatible avec les valeurs culturelles et la dignité humaines.

Enfin, le MMLK se dit résolument déterminé à suivre ce dossier jusqu’à son terme. Il interpelle les magistrats, le ministre de la Justice également chargé des droits humains, ainsi que la CNDH, afin qu’ils apportent un éclairage complet sur cette affaire qui suscite de fortes préoccupations et qui, selon lui, ternit l’image du pays.

…Grâce Koumaï…