Société
Togo/langue des signes : l’AST plaide pour une meilleure reconnaissance des interprètes
Published
6 jours agoon
By
Redaction
L’Association des Personnes Sourdes du Togo (AST) a réuni, le 28 novembre dernier à Lomé, plusieurs institutions et organisations nationales et internationales lors d’une rencontre de sensibilisation. Consacrée au rôle essentiel des interprètes en langue des signes, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Droit à la langue des signes à toutes étapes de la vie ». Le projet vise à renforcer l’inclusion des personnes sourdes dans la société togolaise.
Au Togo, l’accès à l’information demeure un défi majeur pour les personnes sourdes ou malentendantes. Le manque d’interprètes professionnels en langue des signes, combiné à une faible reconnaissance de ce métier, limite fortement leur participation aux services publics, à l’éducation, à la santé ou encore à l’emploi. Face à cette réalité, l’AST a décidé de sonner l’alarme et d’engager un plaidoyer auprès des acteurs clés.
« L’interprétariat en langue des signes permet aux personnes sourdes d’avoir accès aux informations et de participer activement à la vie sociale. Grâce à cette passerelle, la communication devient fluide entre les personnes sourdes et les autres usagers de la langue des signes. C’est une activité indispensable qui doit être reconnue et valorisée dans notre société », a souligné Abla Patsoh Amouzou, présidente de l’AST.
La rencontre a réuni des représentants de Plan International Togo, de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), de la Faîtière des Communes du Togo, de la Coopec-AD, de la GIZ, des médias et d’autres organisations. Les participants ont été entretenus sur la thématique « L’importance de l’interprète en langue des signes » à travers une communication assurée par Abdoul Rafiou Lassissi, traducteur-interprète agréé par les tribunaux du Togo.
Selon lui, le métier d’interprète ne se limite pas à la maîtrise de plusieurs langues. « Il faut comprendre, connaître et maîtriser les langues, mais aussi disposer de la technicité permettant de passer d’une langue à une autre suivant le contexte. Cela nécessite une formation d’au moins deux ans, ainsi qu’un agrément des tribunaux. L’interprète est un intermédiaire essentiel et mérite d’être reconnu à sa juste valeur », a-t-il expliqué.

L’AST appelle aujourd’hui à un soutien accru pour renforcer la professionnalisation du secteur. « Nous avons besoin de moyens financiers pour former des formateurs d’interprètes en langue des signes. Ce sont eux qui accompagneront les personnes sourdes dans tous les domaines. Que ce soit dans l’éducation, la santé, les universités, l’emploi, et dans les services publics. Il est indispensable d’avoir des professionnels capables de faciliter la communication et de lever les barrières qui persistent », a plaidé Abla Amouzou.
A travers cette activité, l’association réaffirme sa vision qui est de permettre aux personnes sourdes du Togo de jouir pleinement de leurs droits et de participer à la vie sociale sans exclusion.
Elle poursuit également sa mission de promotion de la langue des signes, de l’éducation inclusive et de l’accessibilité universelle, tout en renforçant la reconnaissance du métier d’interprète, indispensable à une société véritablement inclusive.
