Le bureau du Sénat est officiellement mis en place le 2 avril 2025, une étape importante dans le processus institutionnel du pays.
Après plusieurs semaines de préparation et de négociations, les membres du premier bureau sénatorial ont été élus, donnant une nouvelle impulsion à la Chambre haute du Parlement togolais.
La présidence du Sénat revient à Barry Moussa Barqué, un homme politique influent et proche du pouvoir. Cet ancien ministre a été élu pour un mandat de six ans et a désormais la charge de diriger la nouvelle institution législative du pays.
Sa nomination est un moment charnière dans l’histoire politique du Togo, d’autant plus que le Sénat est une création récente dans le cadre de la réforme constitutionnelle de 2024.
Une équipe renforcée avec des figures politiques bien établies
Les autres membres du bureau sénatorial sont également des personnalités politiques de premier plan.
Le premier vice-président du Sénat, Mme Kouvahey, occupera un rôle clé dans la gestion des affaires parlementaires, tandis que Koudolo Dogo, ancien ministre et personnalité respectée, prend la fonction de deuxième vice-président.
Le troisième vice-président du Sénat est Robert Olympio, ancien ministre et figure emblématique du paysage politique togolais, qui a récemment connu un regain de popularité au sein des partis d’opposition.
Le rôle des questeurs est également primordial pour la gestion des finances et de l’administration interne du Sénat.
Ainsi, Mally Komlan, un économiste de renom, a été élu premier questeur, tandis que Mme Baniba occupera le poste de deuxième questeur.
Ces nominations visent à garantir une gestion rigoureuse et transparente des ressources financières du Sénat, un aspect essentiel dans la quête de crédibilité de cette nouvelle institution.
Les secrétaires parlementaires, garants du bon fonctionnement des travaux
Les secrétaires parlementaires jouent un rôle crucial dans l’organisation et la coordination des travaux au sein du Sénat.
Trois personnalités ont été élues à ces fonctions : Mme Morga Abougnima, Tchassona Traoré, et Apélété.
Tchassona Traoré, figure importante de l’opposition, fait son entrée dans cette équipe, marquant ainsi une ouverture politique au sein de la chambre haute, alors que la majorité parlementaire est largement dominée par l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir.
Un sénat à enjeux multiples
Cette nouvelle configuration du Sénat togolais intervient dans un contexte politique de transformation profonde, où la Chambre haute se veut un pilier pour un système parlementaire renforcé.
En effet, avec l’instauration du Sénat dans la réforme constitutionnelle de 2024, le Togo se dote d’une nouvelle institution censée jouer un rôle clé dans l’équilibre des pouvoirs et la consolidation de la démocratie.
Mais des interrogations persistent concernant l’indépendance de cette institution vis-à-vis de l’Assemblée nationale, dominée par le parti UNIR, ainsi que sur son impact réel dans le processus législatif et politique du pays.
Les défis à venir pour le Sénat
Le bureau nouvellement élu devra faire face à plusieurs défis, notamment celui de se faire une place de choix dans l’architecture politique togolaise.
En effet, l’institution, encore jeune, devra s’imposer comme une institution de réflexion et de décision, loin des polémiques qui entourent souvent la création de nouvelles institutions dans des régimes en transition.
Le bureau devra également répondre aux attentes des Togolais en matière de gestion transparente, d’efficacité législative, et d’indépendance vis-à-vis de l’Assemblée nationale.
En somme, avec l’élection de ce premier bureau de l’institution, le Togo franchit une nouvelle étape dans son parcours institutionnel.
Les yeux seront désormais tournés vers la manière dont cette nouvelle institution fonctionnera et se positionnera face aux enjeux politiques et sociaux du pays. Les semaines à venir seront déterminantes pour juger de l’impact réel de ce Sénat sur la gouvernance du Togo.