Connect with us

Politique

Gerry Taama : « Ce pays a besoin de vérité, pas de prison »

Published

on

Gerry Taama
Partager

L’affaire Aamron suscite de vives réactions. Parmi les voix qui s’élèvent pour appeler à l’apaisement figure celle de Gerry Taama, ancien député et président sortant du parti Nouvel Engagement Togolais (NET). Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, l’ex-officier des Forces armées togolaises a pris une position claire : la libération d’Aamron est un acte de sagesse, non un aveu de faiblesse.

S’exprimant dans un ton à la fois critique et engagé, Gerry Taama invite à dépasser la simple dimension judiciaire de l’affaire.

« Avant de garder Aamron en prison, il faut se poser la question de savoir pourquoi un petit frère de la Kozah, intelligent et bosseur, s’est retrouvé à être aussi excessif dans ses sorties médiatiques », a-t-il écrit.

Reconnaissant que les propos d’Aamron peuvent être jugés excessifs et susceptibles de poursuites au regard de la loi, Taama relativise néanmoins la gravité de ses actes face à d’autres formes d’infractions plus nuisibles pour la société, comme la corruption, le détournement de fonds publics ou encore la mauvaise gouvernance.

« Est-il plus coupable que ceux qui volent, corrompent, dilapident les fonds publics et réduisent des millions de nos compatriotes dans la misère ? Certainement pas », a-t-il poursuivi, tout en soulignant que « l’homme qu’on frappe a le droit de crier ».

Gerry Taama met en garde

À travers cette prise de parole, l’ancien parlementaire met en garde contre le climat social explosif dans lequel évolue actuellement le pays. Il décrit une société à bout de souffle, marquée par la précarité et l’exaspération croissante d’une jeunesse connectée, mobilisée et critique.

« Nous sommes assis sur un baril de poudre qui peut exploser à tout moment », alerte-t-il, évoquant la multiplication sur les réseaux sociaux de messages et vidéos qui reprennent les thématiques portées par Aamron.

Pour Gerry Taama, la solution passe par un véritable sursaut politique et économique. Il appelle le gouvernement à agir concrètement pour améliorer les conditions de vie des populations et restaurer la confiance.

« Il faut libérer Aamron, former un gouvernement et se mettre au travail. C’est la misère qui nous pose problème », estime-t-il, ajoutant que « si chacun trouve du travail, à manger, à se soigner et à avoir sa petite case, vous pouvez même rester 100 ans ».

Cette position de Gerry Taama rejoint celle de la Conférence des Évêques du Togo (CET), qui, dans une déclaration récente, a exprimé ses inquiétudes face au malaise social croissant. Les évêques appellent les dirigeants à écouter la voix du peuple et à entamer un dialogue sincère et inclusif.

« Que la voix du Peuple soit entendue avec respect et prise en considération ; qu’un processus d’apaisement soit engagé avec discernement », a lancé la CET.