Me Claude Amégan, président du Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT), s’est exprimé au micro de Victoire FM. Ce, suite à la libération, lundi 9 juin 2025, de 56 manifestants interpellés lors des récents mouvements de contestation.
L’avocat salue une mesure « de sagesse » des autorités, qu’il qualifie de geste fort en faveur de l’apaisement. Mais il n’en demeure pas moins critique quant aux méthodes sécuritaires encore utilisées face aux revendications sociales.
« En libérant une partie des personnes interpellées, c’est déjà un grand pas », a déclaré Me Claude Amégan, se réjouissant de voir ces citoyens retrouver leurs familles et reprendre leurs activités. Pour lui, cette décision montre que les autorités ont su faire preuve d’écoute face au cri de détresse de la population.
« Il y a lieu de tirer chapeau aux autorités pour cette mesure de sagesse. Cette fois-ci, elles ont été disponibles et disposées à entendre le cri de cœur des gens », a-t-il affirmé.
Me Claude Amégan plaide pour les détenus
Toutefois, l’avocat déplore que plusieurs manifestants soient encore détenus, certains ayant été déférés sans bénéficier de l’assistance d’un avocat. Une situation qu’il juge préoccupante au regard du droit à une défense équitable.
« Le droit à la défense est un droit absolu qu’on doit respecter pour tout le monde. Nous croyons que la justice sera faite dans les meilleurs délais pour qu’eux aussi puissent recouvrer leur liberté », a-t-il espéré.
Pour Me Claude Amégan, l’arrestation de manifestants ne doit pas être un réflexe systématique face aux revendications citoyennes. Il invite les autorités à adopter une posture de dialogue, de concertation, et à agir « en bon père de famille ».
« Au nom de l’apaisement, il faut aller au-delà et arrêter ces vagues d’arrestations », a-t-il insisté, tout en appelant au respect rigoureux des procédures judiciaires.
« Si les gens sont en transgression de la loi, il faut que la justice suive son cours, mais avec respect des droits, notamment celui à la défense, et dans les délais réguliers. »