Le général Assimi Goïta, chef de l’État malien depuis les putschs d’août 2020 et de mai 2021, peut rester à la tête du pays pour au moins 5 années supplémentaires. Le mercredi 11 juin 2025, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi qui lui accorde un mandat de 5 ans, renouvelable, à compter de cette année.
Le texte, qui doit encore être validé par le Conseil national de transition (CNT), représente un jalon décisif dans la consolidation du pouvoir militaire au Mali. Si le projet est entériné, Goïta, 42 ans, resterait président jusqu’en 2030, prolongeant une transition politique amorcée il y a bientôt cinq ans.
Ce projet de loi s’appuie sur les recommandations formulées lors de la concertation nationale de 2023. À l’époque déjà, les participants préconisaient la mise en retrait du pluralisme politique, la suspension des partis et le report des scrutins électoraux sans date précise. Le texte propose une refondation institutionnelle pilotée par l’armée, au nom de la stabilité et de la réforme de l’État.
Transition prolongée au Mali
Cette orientation s’inscrit en rupture avec les exigences de la CEDEAO et des partenaires internationaux, qui réclament un retour rapide au pouvoir civil et un calendrier électoral clair. Mais les autorités de transition maliennes semblent avoir choisi une trajectoire différente : celle d’un régime militaire assumé, sans échéance définie.
Pour les partisans du général Goïta, cette réforme répond à l’impératif de sécurité dans un pays toujours confronté aux menaces jihadistes et à l’instabilité.
Pour ses détracteurs, elle consacre une confiscation du pouvoir et éloigne durablement le Mali des standards démocratiques.