L’édition 2025 du Certificat d’Études du Premier Degré (CEPD) ne cesse de surprendre. Cette session qui mobilise 232 530 candidats à travers le pays s’est ouverte sous le signe d’une avancée marquante. La presque parfaite parité entre filles (49,56 %) et garçons (50,44 %). Mais au-delà des chiffres, une candidate en particulier attire l’attention et force le respect : Mme A. Akouélé, 75 ans, est la doyenne de cette session.
Née le 17 janvier 1950, cette résidente de Lomé est inscrite comme candidate non scolaire, relevant de l’Inspection de l’Enseignement Primaire Public (IEPP) Lomé-Centre. Loin d’être une simple anecdote, sa participation constitue un symbole fort de détermination, de courage et de foi en l’apprentissage, à tout âge.
Du haut de ses trois quarts de siècle, Mme Akouélé incarne une forme de résistance tranquille aux barrières sociales et culturelles qui, encore aujourd’hui, freinent l’accès à l’éducation pour beaucoup, en particulier les femmes.
D’un examen de CEDP à un message conscient
En se présentant aux épreuves du CEPD, elle envoie un message limpide. Il n’est jamais trop tard pour apprendre, ni trop vieux pour rêver d’un avenir meilleur.
Sa candidature dépasse le cadre académique. Elle témoigne d’une volonté de revanche sur le temps, sur l’histoire et peut-être sur un destin initialement écrit loin des salles de classe.
Autre fait marquant, les candidates féminines de cet examen de CEPD occupent une place centrale dans cette session. Le plus jeune candidat est également une fille. A. Akou Claudine, née le 2 mai 2017, élève de l’école privée laïque « Prince Kpodar », dans la DRE Grand Lomé.
Quant à la plus âgée des candidates scolaires, il s’agit de K. Akouvi, née en 2000, provenant de la DRE Maritime.
Le fait que les candidates les plus jeunes et la plus âgée soient toutes de sexe féminin est perçu comme une illustration concrète des politiques publiques en faveur de l’éducation des filles au Togo. Des efforts qui, bien que souvent discrets, produisent des résultats
Alors que les projecteurs sont souvent braqués sur les meilleurs taux de réussite ou les écoles les plus performantes, l’histoire de Mme Akouélé remet au centre du débat la dimension humaine de l’éducation.
Elle inspire, non seulement les autres candidats, mais également les générations futures, les décideurs politiques, les éducateurs et les parents.
La session du CEPD 2025, au-delà des statistiques, reste marquée par cette image forte d’une femme de 75 ans, plume en main, prête à relever un défi que beaucoup jugeraient hors de portée à son âge.