LTPE – L’Assemblée nationale togolaise a ouvert ses portes à une soixantaine d’enfants ce lundi, dans le cadre de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain, commémorée chaque 16 juin. Cette rencontre symbolique et citoyenne a permis un dialogue direct entre les enfants et les autorités, avec pour objectif de faire entendre la voix des plus jeunes sur les enjeux qui les concernent. Nina Esso Kazoule, coordinatrice de la Ligue Togolaise pour la Protection de l’Enfance (LTPE), a appelé les autorités à prévoir des budgets clairs, transparents et mesurables dans tous les ministères, pour mieux répondre aux besoins des enfants.
L’évènement a été organisé avec l’appui de la Ligue Togolaise pour la Protection de l’Enfance, l’UNICEF, et Plan International Togo. Il a porté sur le thème : « Planification et budgétisation pour les droits de l’enfant : progrès depuis 2010 ».
À l’occasion de cette séance, Nina Esso Kazoule a rappelé que les droits de l’enfant ne peuvent être respectés sans une planification budgétaire rigoureuse et centrée sur leurs besoins.
« Il ne suffit plus de proclamer que l’enfant est une priorité. Il faut que cela se traduise clairement dans les budgets des ministères. Nous plaidons pour des lignes budgétaires visibles, traçables et évaluables dans tous les secteurs, notamment en santé, éducation, protection, justice… Car c’est dans les chiffres que se lit la volonté politique réelle », a-t-elle affirmé.
Elle a également rappelé que les engagements pris par l’État doivent pouvoir être suivis et mesurés.
« Un budget opaque ou dilué empêche tout suivi sérieux. C’est pourquoi nous appelons aussi le Parlement à jouer pleinement son rôle de contrôle, en veillant à ce que les ressources destinées à l’enfance soient utilisées efficacement ».
En s’appuyant sur la Convention relative aux droits de l’enfant, elle a rappelé les quatre principes fondamentaux à respecter dans toute action publique. A savoir, l’intérêt supérieur de l’enfant, la non-discrimination, le droit à la survie et au développement, ainsi que le droit à la participation.
Cette session a été présidée par Myriam Dossou-D’Almeida, représentante du président de l’Assemblée nationale, qui a salué l’engagement des enfants et des acteurs de la société civile.
La ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la femme, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou, au cours de son intervention a révélé l’importance du thème de cette année.
« Le moment est venu de faire le bilan des efforts fournis depuis 2010. Oui, des progrès ont été faits, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment pour atteindre les enfants les plus vulnérables. Cette journée nous invite à redoubler d’efforts, à corriger les faiblesses et à renforcer nos politiques », a-t-il indiqué.
Elle a insisté sur la nécessité de coordonner les actions des différents ministères afin de garantir une approche cohérente et efficace des politiques en faveur des enfants.
La parole aux enfants, une jeunesse consciente et engagée
Porte-parole de ses pairs, Élisabeth Kolla, représentante des enfants du Togo, a exprimé les attentes de sa génération avec une maturité remarquable.
« Nous voulons que tous les enfants, y compris ceux en situation de handicap, puissent aller à l’école. Nous demandons que la stratégie d’éducation inclusive soit mise en œuvre de façon concrète. Et surtout, nous voulons être écoutés. Trop souvent, des décisions sont prises pour nous, sans nous. Pourtant, notre voix compte ! »
La LTPE, un acteur clé du plaidoyer pour l’enfance
Pour la LTPE, cette journée n’est pas une fin en soi. Elle marque un temps fort dans sa lutte continue pour une société plus juste envers les enfants. La ligue a réitéré son engagement à plaider, à accompagner, à sensibiliser et à construire des ponts entre les décideurs et les plus jeunes.