La Cour suprême du Sénégal a rendu une décision importante le mardi 1er juillet, dans un dossier très suivi par l’opinion publique. Elle a confirmé la condamnation de l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, dans une affaire de diffamation. Il écope de 6 mois de prison avec sursis et d’une amende de 200 millions de FCFA (environ 305 000 euros), après une plainte de l’ancien ministre Mame Mbaye Niang.
Cette décision montre que la justice sénégalaise peut agir même contre les plus hauts responsables de l’État. Dans de nombreux pays africains, il est rare de voir un chef de gouvernement jugé et condamné alors qu’il est en fonction. Ce jugement est donc perçu par plusieurs analystes comme un signal fort en faveur de l’indépendance de la justice.
Les avocats de Mame Mbaye Niang ont salué cette décision, qu’ils présentent comme une preuve que la loi s’applique à tous, sans exception. Ils estiment que le procès était nécessaire pour protéger l’honneur et la réputation de leur client.
De leur côté, les défenseurs d’Ousmane Sonko dénoncent une affaire à motivation politique, lancée pour nuire à leur client avant l’élection présidentielle. Selon eux, cette procédure a contribué à écarter Sonko de la course en 2024, avant qu’il ne revienne au pouvoir comme Premier ministre après la victoire de son camp. Malgré ces critiques, la justice a suivi son cours, dans le respect des procédures.
Une démocratie active au Sénégal
Ce dossier, bien que polémique, montre que le Sénégal reste fidèle à ses principes démocratiques : séparation des pouvoirs, liberté d’expression, recours juridiques. Même dans un contexte politique tendu, les institutions ont fonctionné. Les décisions sont prises en justice, et les débats se tiennent publiquement, dans la presse, au parlement, et dans la société.
En Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays ont connu des coups d’État ou des blocages institutionnels ces dernières années, le pays continue de faire figure d’exception.
Si la démocratie sénégalaise n’est pas parfaite et fait face à des tensions régulières, elle offre un cadre où la justice peut jouer son rôle, même face au pouvoir. Cela indique que la démocratie n’est pas seulement dans les discours, mais aussi dans les actes.
Pour d’autres nations africaines en quête de stabilité et de justice, le pays du Président Bassirou Diomaye Faye reste un exemple inspirant d’un pays où l’État de droit peut exister, même en période de crise.