L’ancien président du Nigeria, Muhammadu Buhari, figure marquante de la vie politique et militaire du pays, est décédé ce dimanche 13 juillet à l’âge de 82 ans, a annoncé son ancien porte-parole, Garba Shehu. Sa famille a confirmé que le décès est survenu dans une clinique à Londres, où il recevait des soins.
Originaire du nord du Nigeria, Buhari s’est imposé dans l’histoire nationale à deux reprises. D’abord comme chef militaire autoritaire après un coup d’État en 1983, puis, des décennies plus tard, comme président démocratiquement élu, incarnant un espoir de renouveau pour des millions de Nigérians.
Il a dirigé le pays pendant deux mandats, de 2015 à 2023, après avoir remporté l’élection présidentielle contre le sortant, une première dans l’histoire du Nigeria postindépendance.
Son accession au pouvoir par les urnes avait été perçue comme un tournant pour la démocratie nigériane. Il s’était engagé à lutter contre la corruption, l’insécurité et à redresser une économie fragilisée par la dépendance au pétrole et des politiques instables.
Mais malgré une image d’homme intègre et austère, le bilan de ses deux mandats reste contrasté. La corruption a persisté à de nombreux niveaux de l’État, les violences de groupes armés comme Boko Haram ont continué de secouer le nord du pays, et les difficultés économiques ont nourri la frustration de la population.
Décès de Muhammadu Buhari, Bola Tinubu attristé
L’actuel président, Bola Tinubu, a exprimé ses condoléances, indiquant avoir parlé avec Aisha Buhari, l’épouse du défunt, pour organiser le rapatriement du corps. Le vice-président Kashim Shettima a été désigné pour se rendre au Royaume-Uni et superviser le retour de la dépouille au Nigeria.
Muhammadu Buhari laisse derrière lui un héritage complexe. Celui d’un dirigeant ayant tenté une reconversion démocratique dans un pays marqué par l’instabilité, mais dont les promesses de réformes profondes n’ont pas entièrement été tenues.
