Les autorités togolaises ont opposé une fin de non-recevoir à la tenue de la marche citoyenne prévue ce vendredi 25 juillet à Lomé. Initiée par l’association Novation Internationale, cette mobilisation visait à rendre hommage aux victimes des manifestations de juin dernier et à lancer un appel contre la violence.
Dans une lettre officielle signée, le 23 juillet, par le ministre de l’Administration territoriale, Hodabalo Awaté, le gouvernement justifie son refus par le contexte électoral toujours en cours, notamment la phase de contentieux ouverte après la proclamation des résultats provisoires des élections municipales du 17 juillet.
Un itinéraire jugé sensible dans la capitale togolaise
Autre point d’achoppement, l’itinéraire proposé par les organisateurs, qui devait s’étendre de Bé Kondjindi jusqu’à la lagune de Bé (Lavista), en passant par le carrefour du marché de Bé et le boulevard Houphouët-Boigny.
Ce trajet traverse, selon les autorités, des zones stratégiques à forte concentration économique, ce qui le rend inapproprié en vertu des articles 9-2, 12 et 13 de la loi n°2011-010 encadrant les manifestations publiques.
Ce n’est pas la première fois que cette marche fait l’objet d’une interdiction. Une première demande avait été reportée début juillet, les autorités appelant les organisateurs à attendre la fin du processus électoral.
Dans sa correspondance du 23 juillet, le ministre Awaté confirme que les conditions ne sont toujours pas réunies pour autoriser une telle manifestation à cette date et selon les modalités proposées.
Prévue à 11 heures, la marche devait se tenir dans un esprit de non-violence et de recueillement, selon ses initiateurs.
Elle a reçu l’appui de plusieurs acteurs de la société civile, dont le Mouvement pour une Alternative Non-Violente (MAN), qui a récemment dénoncé la dérive autoritaire du régime togolais et appelé à une enquête sur la mort de sept manifestants en juin.