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Faits divers

CPI : condamnation de 2 miliciens

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Ce jeudi 24 juillet, la Cour pénale internationale (CPI) a rendu son verdict dans le procès de deux anciens chefs de milices centrafricains, Patrice-Édouard Ngaïssona et Alfred Yekatom. Ils ont été reconnus coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, pour des exactions commises entre décembre 2013 et décembre 2014 en République centrafricaine. Les juges ont prononcé des peines respectives de 12 et 15 ans de prison.

Ce jugement historique à la CPI, première grande décision de la CPI concernant le conflit intercommunautaire ayant ravagé la Centrafrique à cette période, a suscité des réactions partagées à Bangui, tant du côté des victimes que de celui des proches des accusés.

La lecture du verdict, retransmise en direct depuis La Haye dans la salle d’audience de la Cour pénale spéciale à Bangui, a été suivie avec attention par de nombreuses personnes : victimes, membres de familles des accusés, militants des droits humains et journalistes.

Patrice-Édouard Ngaïssona, ancien coordinateur national des anti-Balaka, et Alfred Yekatom, surnommé « Rambo » et commandant d’un groupe de plus de 3 000 hommes, ont été reconnus coupables pour leur rôle dans les violences qui ont fait des milliers de morts.

Pour certaines victimes, la décision de la CPI représente un pas important vers la justice. Malik Karomschi s’en réjouit : « Ce qui compte, c’est que justice a été faite. Ils ont été condamnés pour leurs actes, et non relâchés. »

D’autres, comme Aicha Baba, jugent les peines trop clémentes. Elle a perdu son fils dans les violences et a elle-même été victime de viols. « Au vu des crimes commis, Yekatom ne mérite pas seulement 15 ans. C’est trop léger », estime-t-elle.

Alfred Yekatom avait été transféré à La Haye en novembre 2018. Patrice-Édouard Ngaïssona, arrêté en France un mois plus tard, y avait été conduit en janvier 2019. Le procès avait débuté en février 2021, avec des dizaines de témoins appelés à la barre. Les deux hommes étaient restés en détention tout au long de la procédure.

La CPI contestée

Du côté des partisans des condamnés, le jugement est contesté. Samson Ngaïbona, proche de Ngaïssona, critique la décision : « On ne peut pas condamner ce monsieur à 12 ans sans regarder ce que la Séléka a fait dans ce pays. Les avocats vont faire appel. »

Les défenseurs des droits humains saluent cependant un jugement important, tout en réclamant plus. Me Bruna Hyacinthe Gbiegbia, avocat engagé dans la lutte pour la justice internationale, insiste : « Cette décision nous encourage, mais il ne faut pas une justice à double vitesse. D’autres responsables doivent encore être jugés. »

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