Le Togo s’attaque à la corruption à la racine. Le 3 juillet 2025, le gouvernement a lancé le Projet d’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation. Une initiative, portée par la HAPLUCIA (Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées), en collaboration avec le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage.
Ce mardi 29 juillet à Lomé, lors d’une rencontre avec la presse, le ministre Isaac Tchiakpe et le président de la HAPLUCIA, Kimelabalou Aba, ont présenté les grandes lignes du programme.
L’ambition est de former, dès le plus jeune âge, des citoyens intègres et conscients des méfaits de la corruption.
Le programme repose sur deux approches pédagogiques. L’approche dite intégrée vise à introduire des contenus sur l’éthique et la citoyenneté dans les matières existantes du primaire et du secondaire. L’approche modulaire, quant à elle, concerne les lycées techniques, les centres de formation professionnelle et les établissements d’enseignement supérieur, à travers des modules spécifiques.
L’anti Corruption au Togo
D’un coût de plus de 650 millions de francs CFA, le projet s’étendra sur la période de janvier 2025 à juillet 2028 et sera mis en œuvre en cinq phases.
On note la mise en place du dispositif de pilotage, l’élaboration des contenus pédagogiques, une phase de test, l’extension à d’autres établissements, puis la généralisation à l’échelle nationale.
La phase de test débutera dès la rentrée 2025-2026 dans plusieurs établissements pilotes situés dans les régions du Grand Lomé et de Kara. Il s’agit notamment, pour le secondaire, du Lycée de Légbassito, du Lycée technique d’Adidogomé, du Lycée Kara Sud et du CRETFP Kara.
Pour l’enseignement supérieur, l’Université de Lomé, l’École nationale d’administration (ENA) et la Faculté de droit de l’Université de Kara ont été retenues.
Le pilotage du projet sera assuré par un comité multisectoriel composé de représentants des ministères de l’éducation, de la formation professionnelle, de la citoyenneté, ainsi que d’institutions partenaires.
Pour le ministre Tchiakpe, ce programme ne doit pas rester un simple chantier administratif.
« Cette initiative ne doit pas rester un projet technocratique. Elle appelle à l’implication de tous, y compris des médias, des enseignants et des parents », a-t-il déclaré.
En intégrant la lutte contre la corruption dans les salles de classe, le Togo espère former une génération de citoyens responsables, capables de résister à la corruption et de construire un avenir plus juste et plus transparent pour le pays.