Le secteur de la santé togolais peine à sortir de l’inertie. Réunis à Lomé mardi 5 août à l’initiative du SYNPHOT (Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo), les syndicats veulent reprendre la main pour impulser une nouvelle dynamique.
Parmi les priorités évoquées figurent la publication attendue des résultats du dernier concours de recrutement, l’intégration des contractuels des budgets autonomes, la mise en œuvre de la Convention collective sectorielle et la création des ordres paramédicaux.
« Il y a une série de problèmes qui nous ont poussés à ces rencontres », a confié Dr Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du SYNPHOT.
L’absence d’ordres professionnels pour les métiers paramédicaux retarde la structuration du secteur.
« C’est une réforme indispensable. Notre pays ne peut plus rester à la traîne pendant que les autres avancent », alerte Dr Tsolenyanu.
Les syndicats dénoncent également la non-application de certains textes, notamment l’arrêté sur le code vestimentaire dans les centres de santé, censé permettre une identification plus claire des professionnels de santé et prévenir les cas d’usurpation.
Autre message fort, la volonté des syndicats de jouer un rôle plus central. « Nous avons décidé de reprendre le pouvoir », a déclaré Dr Tsolenyanu.
Cela passe, selon lui, par un contrôle syndical sur les recrutements, une exigence d’adhésion des professionnels à leurs organisations et une redéfinition de la place des structures ordinales.
Santé au Togo : Des avancées jugées insuffisantes
Le gouvernement togolais a annoncé le recrutement de plus de 6000 agents en cinq ans et la revalorisation des primes. Mais pour les syndicats, ces efforts ne suffisent pas.
« Le personnel de santé veut simplement de meilleures conditions de travail et de vie », a rappelé Dr Sébastien Plakoo. Salaires, primes, cohésion interprofessionnelle, les attentes restent fortes.
Les syndicats veulent sortir de l’attentisme. Pour eux, la réussite de la Couverture Santé Universelle passe par une implication active des professionnels.
« La modernisation est en marche, et c’est ensemble que nous allons garantir son succès », martèle Dr Tsolenyanu.
Avec une mobilisation syndicale renforcée, le secteur de la santé togolais espère enfin passer à une nouvelle phase plus cohérente, plus structurée et plus juste.