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Togo : face aux interdictions répétées, la société civile appelle à un « Togo Mort »

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pouvoir, Togo
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La société civile togolaise refuse de céder face aux obstacles. Plusieurs organisations, réunies le mardi 12 août 2025 à Lomé, ont dénoncé une politique de « répression systématique » et de « confiscation des libertés », pointant ce qu’elles qualifient de « mensonge d’État » organisé. En réponse, elles appellent à une journée de désobéissance civile, baptisée symboliquement « Togo Mort », prévue le samedi 16 août.

C’est un cri de colère, mais aussi de dignité. Face à la presse, le Front Citoyen Togo Debout, Novation internationale, et une vingtaine d’associations ont exprimé leur indignation après trois refus successifs d’autorisation de manifestations pacifiques. Ces refus interviennent alors que les demandes ont été déposées dans le strict respect de la loi, soulignent les organisateurs.

Un droit bafoué, une résistance qui s’organise

Le droit de manifester est garanti par l’article 30 de la Constitution togolaise et par l’article 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Pourtant, selon la société civile, ce droit est désormais vidé de son sens.

Les trois refus émis par le ministère de l’Administration territoriale en un mois sont, pour eux, révélateurs d’un refus structurel de toute contestation.

Premier refus (10 juillet) : motivé par la période électorale, qualifiée de « climat d’euphorie » nécessitant prudence.

Deuxième refus (23 juillet) : après les élections, justifié par des « recours en cours » devant la Cour suprême, alors même que le processus électoral actif était terminé.

Troisième refus (07 août) : décrit comme une « ligne rouge » franchie. L’État évoque des risques liés à la lagune de Bè, zone où des corps ont été retrouvés récemment, et parle d’« appels à la haine » pour rejeter toute mobilisation.

Pour Professeur David Dosseh, porte-parole du Front Citoyen Togo Debout, ces arguments traduisent un basculement.

« Ce n’est plus une marche qu’on nous interdit. C’est de penser, de pleurer, de demander justice. »

Une mobilisation symbolique et pacifique : « Togo Mort »

Face à ce verrouillage institutionnel, les organisations annoncent une action forte : le « Togo Mort » du 16 août 2025. Il ne s’agira pas d’occuper la rue, mais de se retirer symboliquement de la vie publique, fermeture des commerces, arrêt des activités, silence total dans les rues. Une immobilité volontaire pour signifier le refus d’un peuple d’être ignoré, étouffé ou muselé.

« Ce sera une journée de recueillement et de résistance. Refus de la soumission. Refus de l’oubli. Refus du bâillon », déclarent les initiateurs.

Par ce geste fort, la société civile entend rappeler que lorsque l’État bloque les voies légales d’expression, le peuple finira toujours par se faire entendre autrement. Un avertissement, mais aussi un appel à la conscience collective.

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