Le procès Mutamba connait une avancée. La Cour de cassation de la République démocratique du Congo a fixé au mercredi 27 août 2025 le prononcé du verdict dans le procès de l’ex-ministre de la Justice, poursuivi pour détournement présumé de fonds publics. L’audience s’est tenue en premier et dernier ressort.
« Le débat est clos, l’affaire est prise en délibéré et son arrêt interviendra le 27 août 2025 », a annoncé le juge président, Jacques Kabasele.
Lors de ses réquisitions, le ministère public, représenté par le procureur Floribert Vola, a demandé la condamnation de l’ancien Garde des Sceaux à dix ans de travaux forcés, assortie d’une interdiction de vote, d’éligibilité et d’accès aux fonctions publiques pour la même durée.
Le parquet a également demandé que Constant Mutamba soit privé de libération conditionnelle et de réhabilitation, et que les 19 millions de dollars américains supposément détournés soient restitués au compte d’origine.
Selon le ministère public, la somme en question provenait de l’Ouganda, dans le cadre de l’indemnisation des victimes de la guerre de six jours ayant opposé l’Ouganda au Rwanda dans le nord-est de la RDC en 2000, conformément à une décision de la Cour internationale de justice.
« Cet argent n’est pas une simple ligne budgétaire. C’est le sang monnayé des innocents, le prix de la mémoire », a affirmé le procureur Vola, qualifiant le détournement présumé de « seconde agression » contre les victimes.
Le parquet accuse Mutamba d’avoir transféré les fonds sur le compte d’une société fictive, Zion Construction SARL, dans le cadre d’un marché passé de gré à gré, sans autorisation ni terrain pour la construction de la prison prévue à Kisangani.
Les avocats de l’ex-ministre contestent les accusations, estimant que le réquisitoire s’appuie sur une analyse incomplète. Ils s’appuient notamment sur le témoignage d’un représentant de Rawbank confirmant l’existence d’un compte au nom de Zion Construction SARL.
Dans sa dernière déclaration, Constant Mutamba s’est présenté comme l’héritier spirituel de figures historiques telles que Patrice Emery Lumumba, Fidel Castro, Nelson Mandela et Étienne Tshisekedi, qu’il qualifie d’« incarcérés injustement » à un jeune âge.
Se déclarant croyant, il a cité le Psaume 34 : « Le malheur atteint souvent le juste et l’Éternel l’en délivre toujours », affirmant que cette parole biblique s’applique à son cas. Le verdict, très attendu, sera rendu le 27 août.
///Procès Mutamba///