Mali – L’annonce a été faite le jeudi 14 août 2025, lors du journal télévisé de l’ORTM. Onze (11) personnes ont été interpellées au Mali, soupçonnées de préparer une opération de déstabilisation contre les institutions de l’État. Si la nouvelle est déjà en soi un événement majeur dans le contexte tendu que traverse le pays, un nom en particulier attire l’attention : Yann Christian Bernard Vézilier, un officier mécanicien de l’air français.
Qui est cet homme ? Et surtout, que faisait-il au cœur d’un réseau présenté comme une menace directe à la stabilité du régime de transition ? Autant de questions qui alimentent les interrogations à Bamako et au-delà.
Selon les informations communiquées par les autorités maliennes, Vézilier est un militaire expérimenté, entré en service en 1993 et promu successivement jusqu’au grade de lieutenant-colonel en 2016. Il a été décoré en 2020 en tant que chevalier de l’Ordre national du Mérite pour ses 27 années de service. Mais c’est surtout sa présumée affiliation au renseignement français qui interpelle.
Le communiqué officiel le désigne clairement comme un agent des services français, sans toutefois en apporter publiquement les preuves.
L’arrestation du ressortissant français intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Bamako et Paris, sur fond de rupture sécuritaire et de repositionnement géopolitique au Sahel. Son nom apparaît aux côtés de hauts gradés maliens, dont le général de brigade Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti et cadre formé en France, ainsi que la générale Néma Sagara, première femme à atteindre ce rang dans l’Armée de l’air malienne, au parcours international.
Pour les autorités de transition, il s’agit d’un réseau structuré, mêlant militaires actifs, anciens responsables sécuritaires et soutiens étrangers.
L’opération du 1er août ayant mené à leur arrestation aurait permis de neutraliser une menace sérieuse, selon le communiqué gouvernemental, qui se veut rassurant : « la situation est maîtrisée » et les enquêtes se poursuivent.
Mais au-delà des déclarations officielles, la présence d’un officier français parmi les personnes arrêtées pose de sérieuses questions : s’agissait-il d’un acteur principal ou d’un intermédiaire ? Était-il en mission officielle, ou impliqué à titre privé ? La France a-t-elle été informée ? Quelle sera la réponse diplomatique de Paris à cette arrestation ?
Pour l’heure, aucun commentaire n’a été émis du côté français. À Bamako, les autorités appellent la population à la vigilance et à signaler toute information utile, tandis que l’enquête continue pour identifier d’éventuels complices.
Cette affaire sensible pourrait bien marquer un nouveau tournant dans les relations déjà fragiles entre le Mali et l’ancienne puissance coloniale.
…Mali…