Togo – Le gouverneur Affoh Atcha-Dedji poursuit ses ambitions de lutte contre les boissons frelatées dans les Savanes. À Dapaong, un immense brasier a consumé ce vendredi 15 août plus de 11 000 litres de boissons frelatées, lors d’une opération spectaculaire menée par les autorités régionales.
Ce coup de force marque un nouvel épisode dans la guerre ouverte menée par le gouverneur des Savanes, Affoh Atcha-Dedji, contre la prolifération d’alcools artisanaux trafiqués, notamment le Sodabi modifié.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 409 bidons de 25 litres, 17 de 30 litres, 6 de 10 litres, 20 de 5 litres et un fût de 250 litres, soit 11 145 litres au total ont été détruits par le feu. Cette saisie résulte d’une série d’opérations conjointes de la police et de la gendarmerie, menées entre mai et août 2025.
À l’origine de cette initiative musclée : un arrêté pris le 24 mars 2025 par le gouverneur, interdisant formellement la fabrication, l’importation et la commercialisation de ces boissons dangereuses. Une mesure forte qui vise à freiner un marché parallèle florissant mais nocif, alimenté par des produits fabriqués dans des conditions souvent insalubres.
Ce n’est pas la première action du genre. Déjà en mai dernier, une première vague de destruction avait permis d’éliminer 50 fûts et 131 bidons d’alcools illégaux. Cette nouvelle opération vient renforcer la détermination des autorités locales à assainir le marché et à préserver la santé publique.
Dans la région, le Sodabi traditionnel, une boisson à base de vin de palme est depuis des années détourné en un produit chimique trafiqué, parfois mélangé à des substances industrielles. Les conséquences sanitaires sont graves : intoxications, cécité, voire décès, selon les professionnels de santé.
Affoh Atcha-Dedji ne cache pas sa volonté de briser l’économie souterraine que ce commerce alimente, souvent au détriment des jeunes tentés par des revenus faciles. « Il ne s’agit pas seulement de détruire de l’alcool, mais de protéger des vies », fait-on valoir du côté de la préfecture.
Les forces de sécurité assurent que les patrouilles et les contrôles se poursuivront dans les prochains mois. Une chose est sûre : dans les Savanes, le combat contre l’alcool frelaté ne fait que commencer.
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