Gilbert Bawara est sorti de son silence ce mardi 25 juin pour évoquer l’arrestation de l’artiste Aamron, admis récemment dans un centre de soins psychiatriques. À travers une déclaration publique, le ministre togolais de la réforme du service public, du travail et du dialogue social a apporté des précisions sur les circonstances de l’interpellation. Il a lancé un appel au calme.
Selon le ministre, l’arrestation d’Aamron s’est déroulée en dehors des heures légales, une situation qu’il qualifie de « malheureuse et regrettable », tout en insistant sur la nécessité d’analyser les faits dans leur globalité. À ses yeux, il ne s’agirait pas d’un acte arbitraire dirigé contre un simple citoyen, mais d’une réaction face à des comportements jugés excessifs.
« Nous vivons dans une société ouverte et démocratique où les libertés, y compris celle d’expression, sont garanties. Mais cette liberté ne saurait justifier les outrances, les propos diffamatoires ou les outrages publics », a déclaré Gilbert Bawara, faisant référence aux contenus publiés régulièrement par l’artiste sur les réseaux sociaux.
Il estime qu’Aamron a franchi certaines limites, bien que cela ne justifie pas une privation arbitraire de liberté. Il affirme que, dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par la police judiciaire, il a rapidement été établi que le cas de l’artiste ne nécessitait pas une procédure judiciaire classique. C’est pourquoi il a été orienté vers un centre de santé approprié, où il a été suivi médicalement, avec un accès régulier de sa famille et de son avocat.
Le ministre a précisé que la volonté du gouvernement était de calmer les esprits et d’accompagner l’artiste, et non de le sanctionner ou de le marginaliser.
« Il est aujourd’hui en famille. Si lui ou sa famille exprime le besoin d’un soutien pour se relancer, y compris dans ses activités artistiques, le gouvernement est prêt à l’accompagner », a-t-il ajouté.
Gilbert Bawara prudent face à l’avocat d’Aamron
Par ailleurs, interrogé sur les allégations de torture avancées par l’avocat d’Aamron et par d’autres personnes interpellées lors des manifestations du 6 juin, Gilbert Bawara a appelé à la prudence.
Gilbert Bawara a mis en doute la crédibilité de certains avocats qu’il qualifie de « véhiculant des rumeurs infondées », tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à respecter les droits de toutes les personnes arrêtées.
Le ministre a invité les citoyens et les acteurs politiques à éviter toute tentative de récupération ou d’instrumentalisation de l’affaire à des fins partisanes, soulignant que « le jeune artiste ne doit pas être exposé à des manipulations ».
