À Ouagadougou (Burkina-Faso), l’heure est à la mobilisation. Ce mercredi 30 avril 2025, des partisans du régime militaire ont prévu de se rassembler à la place de la Révolution. L’objectif est d’afficher leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré, dans un climat politique tendu marqué par des soupçons de coup d’État et des tensions diplomatiques croissantes.
À l’initiative de la Coordination nationale de la veille citoyenne (CNAVC), plusieurs organisations de la société civile proches du pouvoir appellent les Burkinabè à se mobiliser « massivement » pour défendre ce qu’elles qualifient de combat pour la souveraineté nationale.
« Les menaces ne passent plus. Pour atteindre le président Ibrahim Traoré, il faut d’abord marcher sur le peuple burkinabè », a déclaré Ghislain Dabiré, porte-parole de la CNAVC, à l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Tentative de déstabilisation au Burkina-Faso
Ce rassemblement au Burkina-Faso intervient quelques jours après l’arrestation d’une dizaine de militaires, accusés d’avoir voulu renverser le régime.
Les autorités au Burkina-Faso pointent une manœuvre coordonnée depuis l’étranger, notamment la Côte d’Ivoire, soupçonnée d’abriter des figures impliquées dans des tentatives de déstabilisation. Des accusations que le gouvernement ivoirien juge infondées.
« J’attends encore les preuves de la dernière accusation », a réagi Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien.
Mais la marche de mercredi ne vise pas seulement à réagir aux événements internes. Elle entend aussi répondre à certaines critiques internationales. Au cœur de la colère : des propos attribués au général américain Michael Langley, chef de l’US Africom.
Selon le ministère burkinabè des Affaires étrangères, il aurait mis en cause l’utilisation des ressources minières du pays et sa coopération avec la Chine, suggérant qu’elles profiteraient plus au régime qu’à la population. Une sortie jugée inacceptable par les autorités de Ouagadougou.
En écho à cette dénonciation, un sit-in devant l’ambassade des États-Unis est également prévu, pour « rejeter les propos inexactes » du général Langley et réaffirmer l’indépendance des choix stratégiques du Burkina Faso.
« Le 30 avril, nous allons prouver que le Burkina Faso n’est plus un État vassal. Il décide désormais librement de son avenir », affirme Ghislain Dabiré.